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Jérôme Couasnon relève Toiles de Mayenne
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Jérôme Couasnon relève Toiles de Mayenne

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À la barre de Toiles de Mayenne depuis juin 2018, Jérôme Couasnon, 50 ans, a réveillé la belle endormie en s’appuyant sur les savoir-faire de l’entreprise doublement séculaire et modernisé l’outil de production, les collections de tissus et les magasins.

Clotilde Boutrolle, directrice de création, Karine Thomas, responsable de la boutique de Fontaine-Daniel et Jérôme Couasnon, président de Toiles de Mayenne — Photo : Philippe Flamand

"Je n’avais pas d’idées préconçues sur le secteur d’activité quand j’ai recherché une entreprise à reprendre. Je suis tombé par hasard sur l’annonce de Toiles de Mayenne en regardant les dossiers de fusions acquisitions et aussitôt ce nom m’a parlé", se souvient Jérôme Couasnon. L’homme d’affaires prend spontanément contact avec les frères Denis alors dirigeants de la manufacture de tissus d’ameublement de Fontaine-Daniel, en Mayenne. "Après un audit sur la marque, j’ai vite compris que le redressement ne passait pas que par la finance mais aussi et surtout par les savoir-faire de la maison", précise Jérôme Couasnon. Il constitue un pool d’investisseurs privés et de compétences s’associant avec les Tissus d’Avesnières, autre entreprise mayennaise du textile haut de gamme, et la styliste Clotilde Boutrolle qui a fait ses classes chez Rochas et Garnier-Thiebaut. "Nous avons découvert une marque avec des valeurs fortes sur lesquelles s’appuyer, jouissant d’un grand capital de sympathie et d’une notoriété qui n’avait pas été écornée. Et surtout une équipe avec un panel de compétences dans le tissage, l’impression, la tapisserie, la confection, le conseil, la pose et l’installation".

Un nouveau modèle économique

Restait à réveiller la belle endormie. Ensemble, ils élaborent un modèle économique associant gestion et création et proposent la reprise des actifs, des 84 salariés et du passif de la manufacture (plus de 3 millions d’euros). "La création a structuré l’investissement", insiste le dirigeant. Exit, les produits étrangers, la baisse des prix et les magasins désuets. Apportant 1,5 million d’euros dont les trois-quarts en fonds propres, leur plan de relance a donné un nouveau souffle à l’entreprise avec l’édition d’une nouvelle collection très marquante, la rénovation des magasins et la relance de l’activité tissage.

Une fois le projet accepté, restait à le mettre en musique. Le lifting des 14 magasins s’est fait en un an. "Tout a été très vite car nous avons découvert que nous disposions des talents nécessaires en interne", révèle Clotilde Boutrolle. Un vaisseau amiral ouvre Place des Victoires à Paris, un corner au Printemps de Lille. La rénovation de l’atelier de tissage va permettre de multiplier par trois la production. L’impression des tissus, du lin essentiellement, a été relocalisée et intégralement confiée aux Tissus d’Avesnières. "Ce qui nous permet de maîtriser la qualité et de revendiquer une production made in France", argue la directrice de création. Les équipes ont été portées à 92 salariés malgré les départs en retraite et la polyvalence entre les ateliers a été développée apportant plus de souplesse dans l’organisation.

Si le chiffre d’affaires espéré à 7 millions d’euros en 2020 n’a pas été atteint, le point mort de l’entreprise a été abaissé de 20 % et la marge est à deux chiffres. "Le modèle est sain. 2021 devrait être l’année de retournement", prédit le président. Des recrutements sont en cours pour anticiper la reprise de la demande de l’hôtellerie et développer la clientèle professionnelle.

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