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Haspolo et le groupe AAIMS investissent pour poursuivre leur développement dans le luxe
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Haspolo et le groupe AAIMS investissent pour poursuivre leur développement dans le luxe

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Le groupe manufacturier choletais AAIMS investit 3 millions d'euros dans ses entreprises Haspolo, Sophan et Borlis pour poursuivre leur spécialisation dans la confection pour le prêt-à-porter de luxe.

Bénédicte Rattier, directrice générale d’Haspolo, et Xavier Jardon, fondateur et président du groupe AAIMS — Photo : Olivier Hamard

Son nom n'est pas très évocateur mais le groupe AAIMS (pour Anjou Aquitaine Industries des Matériaux Souples) rassemble depuis 2010 trois entreprises illustres de la confection pour le secteur du luxe en Maine-et-Loire : Borlis, à Cholet ; Sophan, à Segré-en-Anjou, et Haspolo à Saint-Christophe-du-Bois, près de Cholet. Le groupe de 230 salariés, désormais totalement positionné sur l'industrie du luxe, de la santé et de la mobilité, va investir 3 millions d'euros pour digitaliser les process de fabrication et intégrer de nouvelles machines.

Des investissements programmés de longue date mais accélérés par des subventions du plan France Relance obtenues par les trois sociétés sœurs (montants non communiqués). AAIMS est ainsi en plein essor et devrait voir son chiffre d'affaires atteindre 13 millions d'euros à la fin de son prochain exercice (le 30 juin 2022), contre 10 millions d'euros en 2021. "Au 31 janvier 2022, nous étions en croissance de 31 % par rapport à l'an dernier", confie Xavier Jardon, fondateur et président d'AAIMS.

Repositionnement dans le luxe

C'est le résultat d'un repositionnement progressif des trois sociétés du groupe au fil des années. Reprise en 2008, Borlis (80 collaborateurs, 5 M€ de chiffre d'affaires) fabriquait historiquement des accessoires pour le secteur de la chaussure ; elle confectionne désormais des composants pour l'industrie du luxe. Sophan (70 personnes, 2,5 M€ de chiffre d'affaires), à Segré-en-Anjou, intégrée en 2010 pour constituer le groupe AAIMS, est aussi montée en gamme, passant de la maroquinerie classique à la confection de A à Z de sacs haut de gamme. Presque naturellement, Haspolo, entreprise de confection créée en 1957, s'est elle aussi réorientée, appuyée par AAIMS depuis sa reprise en 2018. "Nous sommes passés de la fabrication de rideaux de douche au secteur du luxe et du grand luxe, explique Bénédicte Rattier, directrice générale d'Haspolo. Nous confectionnons du prêt-à-porter femmes et enfants et des pièces d'exception pour de grandes maisons de couture."

Labellisées "Entreprises du patrimoine vivant"

"Ce sont trois entreprises de production basse et moyenne gammes qui ont migré vers l'excellence", abonde Xavier Jardon, le fondateur et président du groupe AAIMS, qui ne ferme pas la porte à l'intégration dans le groupe d'autres compétences : "Nous sommes en veille permanente pour d'éventuelles reprises. Ce peut être des confrères qui cèdent et ont envie de transmettre ou des entreprises qui ont d'autres compétences dans le domaine du luxe et que l'on pourrait adjoindre aux nôtres."

Au sein d'AAIMS, Haspolo travaille pour les plus grandes marques françaises et principalement une, qui représente près de 95 % de son activité et lui commande des pièces pour ses six à dix collections annuelles. Elle est la dernière des trois entités du groupe à avoir obtenu, fin 2021, le label d'entreprise du patrimoine vivant. "Les industries qui travaillent dans le secteur du luxe sont souvent dans l'angle mort du métier, consent Xavier Jardon. Cette reconnaissance est un symbole important et montre que l'industrie peut aussi figurer au patrimoine des beaux-arts."

10 % de l'effectif en alternance

Pour poursuivre son développement, le groupe AAIMS recrute sur une trentaine de postes, à pourvoir dans les trois sociétés. Haspolo, qui s'est renforcé de 25 personnes en trois ans, aimerait voir son effectif atteindre la centaine de collaborateurs cette année. "Pour cela, nous formons beaucoup, avec 10 % du groupe qui est en alternance, précise Bénédicte Rattier, sa directrice générale. Nous avons un effectif jeune, puisque 52 % ont moins de cinq ans d'ancienneté. Nous recrutons des gens avec un minimum de savoir-faire et nous les faisons monter en compétences, en trois ou quatre années. Nous voulons aussi travailler sur le développement de la polyvalence. Cela nécessite du temps mais c'est un véritable atout pour accueillir la jeune génération qui a besoin de cette variété dans les tâches et dans les postes de travail."

Pour pallier la problématique du recrutement, Haspolo a organisé en 2021 sa propre formation dans ses locaux, avec une douzaine de personnes pendant quatre mois. Une partie a été intégrée à l'effectif et le groupe a même recruté un "chasseur de têtes" à temps plein.

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