Que faire du surplus de bioGNV (gaz renouvelable issu de la méthanisation des déchets organiques) produit lorsque la consommation baisse et que le réseau encourt un risque de surpression ? Le nouveau procédé Flores (pour Flexibilité Opérationnelle sur les Réseaux de distribution) mis au point par GRDF veut apporter une solution à ces contraintes ponctuelles et/ou particulières (congestions estivales par exemple). Il s’agit de stockages intelligents de gaz sous forme comprimée ou sous forme liquéfiée.
La première installation de France de gaz comprimé est montée à proximité de l’unité de méthanisation Méthamaine, à Meslay-du-Maine. Elle sera opérationnelle en avril. Ce projet sera en expérimentation pendant un an et peut-être une année supplémentaire en fonction des résultats, indique GRDF. Le bioGNV sera comprimé puis stocké dans de grandes bonbonnes (conçues par la société Ch4nge, de Vaulx-en-Velin en Auvergne-Rhône-Alpes).
L’injection progresse
Méthamaine fonctionne depuis février 2020. Fruit d’un investissement de 5,2 millions d’euros, l’unité de méthanisation est portée par onze exploitations agricoles et une SARL spécialisée dans la collecte de fumier (55 % des parts), ainsi que par Engie Bioz (35 %) et le syndicat intercommunal Territoire d’énergie Mayenne (10 %). La production annuelle est d’environ 10 Gwh de biogaz. L’unité injecte dans le réseau 115 Nm3 de biométhane par heure, soit l’équivalent de 50 % de la consommation en gaz de la ville de Meslay-du-Maine en hiver (3 000 habitants) et 100 % en été. L’unité approvisionne notamment la fromagerie Perreault, située à proximité. Cette unité est alimentée à 85 % par les effluents d’élevages.
En Mayenne, deux unités injectent du biogaz dans le réseau (à Meslay-du-Maine et à Sainte-Suzanne). Deux autres vont démarrer en mars (à Méral et à Château-Gontier) et cinq supplémentaires sont en construction.