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Global Recov valorise les chutes de production de l'industrie plastique 
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Global Recov valorise les chutes de production de l'industrie plastique 

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L’entreprise Global Recov, à Pouancé, assure le recyclage et la transformation de matières plastiques industrielles. En investissant 3,5 millions d’euros, elle va pouvoir augmenter fortement ses capacités de production.

Nicolas Richard a créé Global Recov en 2013 et envisage d’atteindre 7 000 tonnes de plastiques recyclés et revalorisés chaque année — Photo : Olivier Hamard

Pour créer Global Recov en 2013, Nicolas Richard s’est appuyé sur un constat simple : collecté dans les bacs de tri sélectif, le plastique ensuite recyclé est de moins bonne qualité que s’il est récupéré à la source, chez les industriels. "En utilisant uniquement des plastiques issus de chute de production, explique le dirigeant, on obtient par broyage et transformation en billes une matière recyclée qui conserve de meilleures propriétés mécaniques, et elle peut remplacer jusqu‘à 100 % de la matière vierge pour la fabrication d’objets." Après 7 recrutements l’an passé, Global Recov emploie maintenant 18 personnes, traite chaque année 4 500 tonnes de matières plastiques par broyage et en transforme en billes 3 500 tonnes. Les 1 000 tonnes restantes sont revendues directement en paillettes après avoir été broyées. "Initialement, nous ne faisions que le broyage des matières, indique Nicolas Richard. Depuis trois ans, nous les transformons en billes, mais nous n’avons pas encore assez de machines pour le faire avec tout le volume que nous recyclons. L’objectif est d’atteindre à terme 7 000 tonnes de matières totalement revalorisées en billes." Pour cela, l’entreprise de Pouancé, commune déléguée d'Ombrée-d'Anjou, va investir 3,5 millions d’euros : deux millions pour la construction d’un nouveau bâtiment de 2 000 m2 et un million et demi d’euros pour l’acquisition de plusieurs machines. "Nous allons passer de 2 à 5 lignes d’extrusion et de 2 à 4 lignes de broyage", détaille Nicolas Richard. Les travaux devraient débuter fin 2022, et avec l’acquisition de 2 hectares de terrain supplémentaires, Global Recov va aussi quadrupler sa surface de stockage. La PME qui réalise actuellement un peu plus de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires, devrait compter alors entre 34 et 39 personnes.

130 matières différentes

L’investissement réalisé par Global Recov, soutenu par la Région, l’Ademe et France Relance, va aussi lui permettre d’étendre son champ d’action : actuellement, l’entreprise se fournit dans le Grand Ouest en matières plastiques auprès d’industriels de la plasturgie, de l’électroménager, de la pharmacie ou encore de la cosmétique chez lesquels elle a organisé le tri et va les collecter avec ses propres camions. "Certains peuvent utiliser dans leurs productions jusqu’à 15 ou 20 matières différentes, précise Nicolas Richard. Pour moitié, nous achetons ces rebuts, les traitons matière par matière avec nos propres recettes et revendons le produit. Il repart pour 95 % dans toute la France, mais aussi en Italie, en Espagne ou en Allemagne, voire en Asie pour des clients français qui ont une unité de production là-bas. L’autre moitié est un travail à façon, où nous allons transformer la matière et la rendre au client qui nous l’a fournie et qui va réintégrer tout ou partir dans sa production." A l’image d’une entreprise qui fabrique des plateaux de manutention pour l’industrie avec 100 % de ses rebuts recyclés. Depuis que Global Recov effectue la transformation en billes de plastique, ce travail à façon progresse.

L’entreprise broie aujourd’hui 130 matières différentes et en transforme une trentaine en billes. "Nous n’augmenterons pas le nombre de matières mais allons faire plus de volume et de transformation", envisage Nicolas Richard. Transformation qui va jusqu’à la coloration des billes, à la demande. Global Recov injecte en effet dans son process la couleur souhaitée par le client, qui retrouve ainsi une matière identique à celle d’origine, avec des propriétés similaires. "Nous sommes quasiment les seuls à proposer des matières de cette qualité, indique Nicolas Richard, parce que nous avons à l’entrée des rebuts très purs qui viennent de professionnels de la plasturgie, et que nous avons inventé notre propre process, avec différentes machines qui existaient déjà et que nous avons assemblées entre elles."

4 millions d’euros investis

Global Recov ne travaille quasi exclusivement que par bouche-à-oreille et recommandation et les demandes augmentent. Les préoccupations environnementales de plus en plus présentes dans l’industrie, l’obligation pour certaines productions d’intégrer un pourcentage de plastique recyclé et, depuis peu, l’explosion du coût de la matière première sont autant de paramètres qui dynamisent le marché. Pour y répondre la PME, qui a investi près de 4 millions d’euros depuis sa création, recrute encore actuellement deux personnes, en attendant de pouvoir produire plus, ce qu’elle devrait pouvoir faire dès 2024, les travaux d’agrandissement et l’installation de nouvelles machines étant prévus pour durer environ un an.

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