Dans un marché de la palette neuve qui a chuté d'environ 30 % en 10 ans en France, l’entreprise Francepal, à Durtal (Maine-et-Loire), filiale du groupe néerlandais Faber Halbertsma, mise sur l’humain et la responsabilisation de ses 50 collaborateurs, avec la volonté désormais de leur donner encore plus d'autonomie.
220 000 euros de formation en 5 ans
Fin 2018, ont été installés au-dessus des deux lignes d’assemblages de palettes de Francepal des écrans d’information, dont le contenu a été développé par une société de Saint-Barthélémy-d’Anjou, Atelog. « L’écran donne aux opérateurs et aux conducteurs de ligne des indications sur le nombre de palettes à fabriquer, le nombre de produits qui sont sortis de la ligne automatisée et le temps de réglage nécessaire pour chaque changement de production, précise Florent Joliveau, directeur général de Francepal. Ces indicateurs théoriques permettent d’avoir dans l’instant l’information et de cibler directement les éventuelles causes d’un dysfonctionnement. » Bien loin d’un contrôle des cadences, l'outil vise à développer l’autonomie des équipes et des opérateurs. Une démarche entamée en 2007, avec un investissement important, autant dans les machines que sur le plan humain : « Il y a quinze ans, raconte Florent Joliveau, nous étions au bord de la fermeture. Mais l’idée a été de faire évoluer les compétences de chacun, en valorisant les acquis de l’entreprise, pour passer de l’artisanat à une fabrication industrielle. Pour cela, soit on change les gens, soit on les forme. »
12 % du marché régional
Francepal a alors parié sur l’humain : dès 2007, en identifiant dans l’atelier 12 personnes sur 36 en difficultés avec les savoirs de base, l’entreprise a investi en 5 ans 220 000 euros dans la formation. Pour le renforcement de ces savoirs chez certains salariés, mais pas seulement : formation aussi de conducteur de ligne automatique ou de machine, gestion de magasin, autoévaluation pour mesurer soi-même ce que l’on fait…
« Nous avons aussi beaucoup investi pour moderniser, ajoute Florent Joliveau, : 2 M€ en 2011 dans une seconde ligne automatisée, 1 M€ dans une chaufferie pour traiter le bois qui nous arrive frais de sciage. Chaque année, nous investissons en moyenne 500 000 euros dans notre outil. Les salariés sont beaucoup plus autonomes et l’entreprise gagne de l’argent. » En investissant dans l’outil et dans l’humain, Francepal, avec 13,5 M€ de chiffre d'affaires en 2018, réalise 12 % du marché régional de la fabrication de palettes.
Après la mise en place de temps de réunion de 5 minutes à l’issue de chaque journée de travail, l’autonomie développée par chacun devrait permettre de descendre maintenant à trois niveaux hiérarchiques : direction, responsables de production et opérateurs. « C’est la prochaine étape, explique Florent Joliveau. La fonction de chef d’atelier va disparaître et chacun sera encore plus responsabilisé. J’aimerais que l’on soit en capacité d’investir dans l’employabilité en tirant tout le monde vers le haut, tout en continuant à être une entreprise rentable. »
