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Fondation Mécène Mayenne : "Avec la fondation, les entreprises sont partie prenante de la vie de la cité"
Interview Mayenne # Tourisme # Mécénat

Luc Boisnard président de la fondation Mécène Mayenne "Avec la fondation, les entreprises sont partie prenante de la vie de la cité"

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La fondation Mécène Mayenne est l’une des deux fondations d’entreprises de France. Dotée de 425 000 €, elle finance des projets artistiques locaux, à l’image d’une fresque inaugurée le 6 juillet sur le site de la coopérative Terrena à Laval. Luc Boisnard, président et dirigeant de l’entreprise Ouest Acro (130 salariés, 17 M€ de CA) révèle l’intérêt de ce type de mécénat sur le territoire.

Luc Boisnard préside la fondation Mécène Mayenne — Photo : Rémi Hagel

Qu’est-ce que la fondation Mécène Mayenne ?

Cette fondation a été créée en 2017, par dix-sept chefs d’entreprise. Les fondations d’entreprises ont une durée de vie limitée, de cinq ans. La nôtre a été prolongée de deux ans avec le Covid. L’action de Mécène Mayenne prendra fin en 2024. Chaque mécène s’est engagé à apporter 5 000 € par an pendant cinq ans, soit 425 000 € en tout. Il n’existe que deux fondations en France, la nôtre et la fondation Mécène et Loire (Maine-et-Loire). Il existait avant une association Mécène Mayenne, mais elle n’arrivait pas à mobiliser des fonds. Là, nous avons créé un fonds avec un engagement de cinq ans. Il s’agit pour nous de soutenir le développement culturel et artistique du territoire. Nous avons ainsi apporté 150 000 € à une trentaine de projets : sculpture, musiques actuelles, arts lyriques, etc. Le reste sera dédié au street art.

Quel est l’intérêt de faire partie de cette fondation pour les chefs d’entreprise ?

Le mécénat n’est pas du sponsoring, c’est plus discret. Au-delà du business, une entreprise a un rôle à jouer dans l’ouverture aux autres mondes. Elle est partie prenante de la vie de la cité. Moi-même, j’ai fait découvrir le street art aux autres membres de la fondation. L’art est là pour nous interpeller, pour que nous revisitions nos certitudes.

Comme ces trois girafes peintes sur le silo de Terrena à Laval, inaugurées ce 6 juillet ?

La fresque réalisée sur ce silo de Terrena à Laval mesure 30 mètres de haut. Proche de la gare, elle est notamment visible par les passagers des trains — Photo : Rémi Hagel

Oui, l’artiste Harry James Hoareau est parvenu à transformer ce site industriel en l’une des plus belles fresques de France. Ces artistes revalorisent nos territoires et les territoires urbains délaissés. Les vandales d’hier deviendront les nouveaux Buren. Nous avons financé des fresques à Château-Gontier et il y a plusieurs projets à Laval, notamment à l’hôpital, et au quartier Ferrié. Cette opération sur les silos de Terrena a coûté environ 40 000 € tout compris.

Que ferez-vous quand l’action de la fondation aura pris fin ?

Lorsque cette fondation se terminera, je souhaite d’ores et déjà en refaire une. C’est très compliqué, juridiquement. Mais maintenant, je sais comment ça fonctionne !

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