FNTP : "Il ne faut pas que les collectivités oublient d’entretenir les infrastructures"
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FNTP : "Il ne faut pas que les collectivités oublient d’entretenir les infrastructures"

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Ce vendredi 13 avril, la FNTP (Fédération nationale des travaux publics) des Pays de la Loire organisait à Angers le Rendez-vous des collectivités et travaux publics ligériens, placé cette année sous le signe de la transition écologique. Pour Jean-Christophe Louvet, son président et dirigeant du groupe angevin Luc Durand, il est important, encore plus en cette période de crise, d’investir dans l’entretien et la maintenance des réseaux et infrastructures.

Président de la FNTP des Pays de la Loire, Jean-Christophe Louvet, dirigeant de l’entreprise angevine Luc Durand, est également vice-président de la fédération nationale — Photo : Olivier Hamard

Quelle est actuellement la situation du secteur des travaux publics ?

C’est un lieu commun de dire que la situation est compliquée pour les TP comme pour les autres secteurs. Nous subissons des hausses importantes de prix, de l’ordre de 60 % sur les carburants, de 50 % sur le bitume, des 30 % sur les feuillards ou les plastiques, de 15 à 20 % sur les liants ou encore de 10 % sur les granulats. Nous avons aussi augmenté les salaires de l’ordre de 3 à 5 % pour accompagner nos collaborateurs face à cette hausse des prix. Nous sommes dans un cycle inflationniste qui surprend tout le monde.

L’activité est-elle encore soutenue ?

Oui, mais il ne faut pas que les donneurs d’ordres nous envoient des signaux de baisse de commandes. Les investissements sont toujours majoritairement tournés vers le neuf et il faudrait revenir à des "chantiers de période de crise", avec peut-être des projets moins emblématiques mais tout aussi importants, comme les travaux de maintenance des réseaux et des infrastructures. L’entretien est souvent une variable d’ajustement dans les dépenses mais cela a un côté pervers : ce sont des chantiers qui se voient moins, or, si on ne le fait pas, un jour il est trop tard. On générera une forme de "dette grise" avec des équipements comme les routes, les réseaux d’eau, de gaz ou d’électricité, dont on n’aura pas garanti l’usage. Nous alertons par exemple depuis longtemps sur le réseau routier qui continue de se dégrader.

Concernant la transition écologique, où en est votre secteur d’activité ?

Au niveau national, la FNTP a fait mener une étude pendant deux ans par trois cabinets experts sur le rôle des infrastructures dans la transition bas carbone et l’adaptation au changement climatique de la France. Nous sommes très mobilisés, on passe maintenant au mode action avec des enjeux importants pour travailler différemment et réduire l’empreinte carbone des entreprises. Il y a un axe énergétique fort : les fabricants proposent par exemple des machines électriques et il y a d’autres possibilités qui apparaissent en termes de motorisation alternatives. Avec aussi des dispositifs nouveaux, comme des formules de location plutôt que d’achat. Nous sommes pour l’instant dépendants de ce que nous proposeront les industriels, pour les gros engins de chantier par exemple. Nous avons aussi à faire encore plus que nous le faisons actuellement sur la question du recyclage et des matériaux utilisés. Sur ce sujet, la fédération, qui accompagne tous ces changements, a par exemple passé un accord avec l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, NDLR). Mais le secteur des travaux publics travaille sur de gros volumes et cela rend les choses évidemment plus compliquées.

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