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Eric Hunaut (CCI de la Mayenne) : "Nous allons construire un bâtiment pour regrouper toutes nos formations sur un même site"
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Eric Hunaut nouveau président de la CCI de la Mayenne "Nous allons construire un bâtiment pour regrouper toutes nos formations sur un même site"

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Dirigeant du groupe Chaplain, Eric Hunaut est le nouveau président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Mayenne. Il veut mettre en avant l’utilité des CCI territoriales (départementales), notamment en faisant de la formation l'une de ses priorités.

Eric Hunaut, président du groupe Chaplain (239 salariés, 27,50 M€ de CA), est le nouveau président de la CCI 53 depuis novembre 2021. Il reste président du Medef 53 jusqu’en mars 2022 — Photo : Rémi Hagel

Avec votre équipe, vous avez été élus le 25 novembre, pour 5 ans, mais vous êtes aussi président du Medef 53. Comment allez-vous gérer ces deux casquettes ?

Ma présidence du Medef 53 prendra fin en mars 2022. J’irai jusqu’au bout, mais en attendant cette AG élective, on s’est organisé en nommant dès septembre un vice-président pour représenter le Medef sur certaines interventions que je ne peux assurer. Il s’agit de Bruno Lucas (dirigeant du groupe Lucas, NDLR), qui a été président du Medef 53.

Pourquoi avez-vous choisi de présider la CCI ?

Mon équipe veut défendre la Mayenne et les Mayennais. On veut que la CCI, qui est un établissement public placé sous la tutelle de l’État, soit le plus efficient pour défendre l’intérêt des Mayennais. Le taux de satisfaction des entreprises qui ont sollicité les CCI est de 8,5 sur 10 ! La CCI agit au quotidien. Qui mieux qu’une CCI territoriale peut répondre aux besoins des entreprises ? Il pouvait y avoir un risque de régionalisation. Avant la crise, les CCI ont été chamboulées. On leur a réduit leurs ressources fiscales des deux tiers. Elles ont dû se réinventer.

L’économie, et même votre groupe, évolue au-delà des frontières mayennaises. Pourquoi mettre l’accent sur la Mayenne ?

Je suis défenseur de l’ADN de l’entreprise mayennaise. Il compte des vertus fortes, à préserver. On a beaucoup d’entreprises patrimoniales. Elles ont une vision à moyen et long terme, plutôt que celle court-termiste des multinationales. On est proches de nos salariés, la notion du dialogue social est forte. J’instaure cela dans les différentes entités de mon groupe en Bretagne et Pays de la Loire. Je souhaite défendre ces vertus, voire les pousser auprès de la CCI régionale.

Le taux de participation aux élections a été de 7,5 %, c’est peu…

C’est peu, mais c’est le plus fort taux de la région (6,2 % de moyenne) et plus que la moyenne nationale (6,8 %). On a connu une hausse de 30 % des entrepreneurs inscrits (sur 13 000), au cours de la mandature. Les nouveaux venus sont pour beaucoup des autoentrepreneurs. Je retiens que le taux a été de plus de 20 % pour l’industrie. C’est important : si l’industrie va bien, cela ruisselle sur les services et le commerce. En Mayenne, le taux d’industrialisation est de plus de 25 % (moins de 20 % en France). Bien sûr, on ne peut pas se satisfaire de ces 7,5 %. C’est l’un de nos objectifs : faire connaître l’ensemble des services que la CCI propose. Le taux de satisfaction des utilisateurs est fort, dommage que d’autres ne viennent pas en profiter.

Quelles sont vos priorités ?

Nous en avons défini quatre, sur lesquelles nous allons concentrer un maximum d’énergie : contribuer à la relance économique après 18 mois de crise sanitaire ; accompagner les transformations écologiques, énergétiques et sociétales ; proposer des formations alignées aux besoins des entreprises ; jouer un rôle fédérateur des réseaux du développement économique, en particulier auprès des commerces.

La CCI est déjà présente sur ces thèmes, non ?

Oui, la CCI déjà active. Nous formons chaque année environ 1 000 salariés en formation continue, ainsi que 500 apprenants. On a réussi à faire du sur-mesure pour des demandes spécifiques. Je pense par exemple aux entreprises Aprolliance ou Daniel Moquet qui ont pu recruter des alternants. Le but de cette nouvelle mandature est de nous concentrer sur des éléments forts. Chacun des quatre thèmes est suivi par deux membres du bureau, et lors de l’AG du 16 décembre, les 36 membres de l’équipe se positionneront dans une commission. Cela débouchera sur un plan de travail et des actions.

Vous avez d’autres projets ?

Oui, nous allons regrouper toutes nos formations sur un même site, à la Technopole de Laval. Nous y avons déjà un bâtiment, mais on en a aussi à Saint-Berthevin. On va en construire un neuf, dans les trois ans. L’appel à projets a été lancé. Par ailleurs, une réflexion est en cours, à la demande du Conseil régional, pour réunir en même lieu toutes les forces du développement économique de la Mayenne.

Mayenne # Services # Réseaux d'accompagnement # Politique économique