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Eric Grelier (Région Pays de la Loire) : "Le premier chantier sera celui de l’emploi et du recrutement"
Pays de la Loire # Collectivités territoriales

Eric Grelier (Région Pays de la Loire) : "Le premier chantier sera celui de l’emploi et du recrutement"

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Encore président quelques semaines de la CCI de Maine-et-Loire jusqu’aux élections consulaires, Eric Grelier est désormais vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, délégué aux entreprises de la commission regroupant les entreprises, le développement international, le numérique, la croissance verte, le tourisme, l’innovation, l’enseignement supérieur et la recherche. Il est aussi président de Solutions & Co, l’agence de développement économique des Pays de la Loire.

Désormais vice-président de la Région des Pays de la Loire délégué aux entreprises, Eric Grelier est encore pour quelques semaines président de la CCI de Maine-et-Loire — Photo : Olivier Hamard

Après deux mandats à la CCI de Maine-et-Loire, pourquoi cette entrée sur la scène politique ?

Eric Grelier : Je n’avais pas du tout prévu me lancer en politique, et c’est la rencontre avec Christelle Morançais, la présidente de la Région, qui m’a convaincu et avec qui le courant est réellement passé. Nous avons rediscuté au moment de la constitution de la liste, en février-mars, et je n’ai pas hésité à m’engager. J’ai effectué deux mandats à la CCI de Maine-et-Loire, l’un comme vice-président au commerce et à l’entrepreneuriat et l’autre comme président, et je ne souhaitais pas me représenter pour deux raisons. Je craignais de m’installer dans une sorte de zone de confort et je crois en outre à la nécessité de réindustrialiser la France. Or, après Joël Blandin, mon prédécesseur issu du secteur du bâtiment, et moi-même venant du secteur du commerce, je pensais qu’il fallait pour la future présidence de la CCI une personne issue de l’industrie et d’une génération d’entrepreneurs plus jeunes, ce qui est le gage d’une nouvelle vision pour au moins la décennie à venir. (Matthieu Billiard, dirigeant de l’entreprise industrielle AppCell et de l’éditeur de logiciels Soqrate, âgé de 39 ans, est pour l’instant le seul candidat tête de liste déclaré, soutenu localement par la FFB, l’UIMM, la CPME et le Medef, NDLR)

Que souhaitez-vous apporter dans vos nouvelles fonctions ?

Eric Grelier : Je suis une personne issue de la société civile qui doit maintenant comprendre le fonctionnement politique, même si c’est un milieu avec lequel on travaille beaucoup en tant que président ou élu de CCI. Mais je n’ai pas été "fabriqué" politiquement. Je suis sans étiquette mais pas sans famille politique. Je vais m’employer à mettre en application tout ce qui est efficace. La phrase de Bergson, qui dit qu'" il faut agir en homme de pensée et penser en homme d’action ", est un peu ce qui m’a toujours guidé. Je ne veux pas révolutionner les choses mais plutôt être pragmatique, avec de l’efficacité et des réponses concrètes. Je suis optimiste par nature : si on prend en main des projets et qu’on y croit pour les faire avancer, on parvient à emmener les gens. Ce que je peux apporter, c’est cet aspect fédérateur, ce que j’ai fait à la CCI et dans mon métier de franchiseur pendant trente ans. Je veux également travailler sur le reporting : Pourquoi fait-on les choses, avec quel résultat et comment cela peut-il s’appliquer à tout le monde ? Il faut qu’il y ait un intérêt collectif.

Comment définissez-vous le rôle de la Région en matière économique ?

Eric Grelier : Elle est le leader et le point de référence pour le développement économique sur le territoire, mais pas le décideur. Elle doit donc impliquer et s’impliquer, avec une vraie vision pour lancer une impulsion et être le moteur de ce développement, en travaillant avec les filières, les EPCI, les agglomérations et les différentes organisations. Ce passage de la CCI de Maine-et-Loire à la Région est une forme de continuité, avec plus de moyens et un périmètre plus large. De la même manière, il s’agit là aussi d’accompagner, de faciliter, pour permettre aux entreprises de réussir, avec une notion supplémentaire, celle de préparer l’avenir et d’investir dans les filières de demain.

Quels sont les premiers sujets sur lesquels vous allez travailler ?

Eric Grelier : Actuellement, je regarde ce qui est déjà engagé et les dossiers en cours, pour voir comment on peut les accompagner sur ce mandat. Avant de donner des orientations, il faut aussi rencontrer les équipes et les services. Le premier chantier sera celui de l’emploi et du recrutement. Il va s’agir d’apporter des solutions concrètes aux entreprises qui ont besoin de compétences et pour qui les difficultés de recrutement sont un frein au développement. Il y a une véritable urgence dans ce domaine, et il va falloir être imaginatif, pour apporter des solutions concrètes, plutôt en mode micro que macro. Un autre sujet important est celui de l’objectif "zéro artificialisation nette." Nous allons devoir travailler avec les élus des grandes villes et des EPCI pour conjuguer développement économique et protection de l’environnement.

Vous avez souhaité conserver votre activité professionnelle à la tête de la société ByFLOX. Est-ce conciliable avec vos fonctions à la Région ?

Eric Grelier : Cela permet de ne pas se déconnecter de la réalité de l’entrepreneuriat. C’est tout à fait compatible à deux conditions : la première, c’est de ne pas compter ses heures. Le travail doit être un plaisir et je ne le vis pas comme une contrainte mais comme quelque chose de choisi. La seconde, c’est de savoir déléguer : j’ai staffé mon entreprise et recruté un directeur opérationnel qui apporte des compétences nouvelles. Pour l’instant, le rythme sera de deux jours et demi à trois jours par semaine à la Région et je l’ajusterai au fur et à mesure. Je n’ai aucun autre mandat que celui de président de CCI qui se termine le mois prochain.

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