
Le mercredi 25 janvier dernier, le tribunal de commerce d’Angers a prononcé la liquidation judiciaire de Liner Communication. Fondée en 2000 par Dominique Houbron, l’agence de communication nantaise de 7 salariés avait été reprise en août 2021 par l’entreprise angevine MorganView. Créée en 2010 par Morgan Bariller et Philippe Vioux, la société de communication installée à Beaucouzé a été elle-même placée en redressement judiciaire en novembre 2022. Pour se relancer, l’entreprise de 20 salariés (778 000 euros de CA en 2022) cherche maintenant des investisseurs et veut orienter son activité vers la prospective.
Ubérisation
"Parce que les sociétés vont être confrontées à un certain nombre de problématiques, il faut les accompagner dans leur changement, affirme Morgan Bariller, directeur général et cogérant de MorganView. Nous avons déjà tous les outils de la communication et nous voulons nous présenter comme un laboratoire, avec des compétences que nous possédons déjà et d’autres que nous pouvons intégrer." À l’heure où l’agence de communication angevine MorganView traverse une période délicate, ses dirigeants veulent croire à une relance en pivotant et en réorientant la société vers une activité de prospective : "C’est un projet que nous portons déjà depuis quelques années en voulant transformer la communication, poursuit Morgan Bariller. Il y a une véritable ubérisation de notre métier et nous n’arrivons plus à vendre. La plus-value d’agence que nous avons n’intéresse plus les gens et cela s’est encore beaucoup dégradé depuis la rentrée de septembre 2022." En croissance régulière, l’agence angevine s’est développée, a opéré plusieurs reprises comme en 2021 celles de Liner Communication à Nantes ou des agences Paragraphes et Blitz Conseil à Angers. Elle a donc eu besoin de fonds. "Mais les banques ne nous ont plus suivis, regrette Morgan Bariller, et sans ce financement nous en sommes arrivés à cette situation."
Diversifier l’activité
Pour dépasser cette situation, les deux dirigeants, qui cherchent désormais un investisseur, veulent donc orienter MorganView vers cette nouvelle activité de prospective, qui n’est selon eux exercée actuellement que par une cinquantaine d’agences en France, principalement à Paris. "Avec la prospective, explique Morgan Bariller, nous pourrons proposer aux dirigeants des hypothèses afin de dégager une approche globale en termes de ressources humaines, d’innovation, de développement ou d’engagement environnemental. L’ensemble de nos compétences va nous permettre cela."
L’agence, qui veut conserver son activité de communication, a établi un plan à trois ans, un horizon au terme duquel les dirigeants comptent renouer avec la rentabilité. Le temps de prendre ce virage et d’aller chercher de nouveaux marchés. MorganView, qui a également en 2021 opté pour un fonctionnement nouveau, en adoptant la semaine de 27 heures rémunérées sur la base des 35 heures, veut croire fermement dans ce projet et pense pouvoir attirer un ou des investisseurs. En conservant et en embarquant dans le projet l’ensemble de l’équipe. "On reste optimistes, affirme Morgan Bariller, et on s’est donné un cap et une échéance."