Derrière la reprise, des recrutements toujours tendus
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Derrière la reprise, des recrutements toujours tendus

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Cette année en Sarthe et Maine-et-Loire, 40.000 projets de recrutement sont annoncés. Un tiers de ces emplois sont déjà considérés comme difficiles à pourvoir.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Ça y est, la courbe du chômage s'abaisse enfin. En Pays de la Loire, la création repasse dans le vert avec un frémissement de +0,5 % au dernier trimestre 2016, pour un taux de chômage de 8,3 % à la même période, le plus faible au niveau national. Côté recrutements, Pôle emploi a identifié au plan régional 113.915 projets, un chiffre en hausse de 9 % sur un an. « La situation est un peu privilégiée sur la région. Même si on ne peut pas parler d'économie florissante, le marché de l'emploi reste dynamique en Pays de la Loire avec les signaux d'une reprise », souligne Guy Letertre, directeur territorial Pôle Emploi sur le Maine-et-Loire. Un bémol : « Actuellement, 95 % des recrutements ligériens se font en CDD », tempère-t-on au Medef Anjou.

Les services en tête des projets de recrutement

En Sarthe et Maine-et-Loire, on sent ce redémarrage. Les deux départements recensent respectivement 13.345 et 26.450 intentions d'embauche (dont 12.000 sur le seul bassin d'Angers) pour cette année, en progression de 9,2 % et 18,5 %, selon l'enquête Besoin de main-d'oeuvre 2017 de Pôle emploi. Sans surprise, ce sont les services qui portent ces projets de recrutements. Néanmoins l'écart se creuse entre les deux territoires. Si le Maine-et-Loire totalise 11.217 intentions d'embauche dans les services, soit 42 % des projets de recrutement, la Sarthe se détache nettement. 54 % des besoins annoncés concernant ce secteur. « Ce sont les services à la personne qui tirent en avant l'activité, grâce à des sociétés comme Oui Care qui ont des besoins importants en recrutements », souligne Patrice Bellanger, directeur territorial Pôle emploi Sarthe-Mayenne. Dans l'industrie sarthoise, les voyants sont également au vert. « On a enregistré au 4e trimestre 2016 un solde de salariés positif. L'activité est notamment tirée par Sablé où MK Automotive embauche massivement », relève Flavien Rousseau, délégué de l'UIMM 72. En Anjou, avec 178.600 salariés, le solde global est lui aussi positif, avec une hausse de 0,5 point au 4e trimestre et un taux de chômage qui a diminué sur tous les bassins du département malgré des disparités fortes (10,5 % de demandeurs d'emploi dans le Saumurois pour " seulement " 6,9 % dans le Choletais). Sur le département, ce sont l'agriculture et les industries agroalimentaires qui arrivent en seconde position avec 36 % des projets de recrutement, bien au-delà du niveau régional (18 %). Une particularité liée à une forte activité viticole, horticole et arboricole en Anjou. Dans le département, le poids des emplois saisonniers (50 % des projets) est plus élevé qu'à l'échelle régionale avec là aussi des disparités fortes selon les bassins : Saumur, Segré et Beaupréau ont des taux supérieurs à 60 %.

Les lanternes rouges de l'emploi

Malgré ces signaux favorables, la Sarthe et le Maine-et-Loire restent les deux mauvais élèves de la région en terme d'emploi avec un taux de chômage élevé. 9,5 % au quatrième trimestre en Sarthe et 9,1 % pour l'Anjou. Le bassin d'Angers, qui a connu une importante montée du nombre de demandeurs d'emploi reste un sujet de préoccupation pour Guy Letertre. « Le bassin a un peu de peine à dégager une dynamique forte, on cherche les leviers aujourd'hui... » Bonne nouvelle toutefois : en Anjou, le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans a diminué de 8,9 % en un an. Celui des chômeurs longue durée de 9,7 %.

Métiers en tension

En Sarthe, 33,8 % des 4.500 intentions d'embauche sont jugées difficiles. Même si ce taux de tension est le plus faible de la région, il reste particulièrement élevé dans la construction (68,1 % de projets difficiles) et l'industrie avec un taux de tension en Sarthe de 41,7 %. « Dans l'usinage ça reste une réalité. Des entreprises comme Renault ont du mal à pourvoir à leurs besoins. La vraie difficulté en Sarthe reste la mobilité. Les salariés préfèrent changer de métier que de s'éloigner de chez eux », explique Flavien Rousseau. En Anjou, plus de 10.300 projets (39,1 %) sont associés à des métiers en tension, notamment dans la construction, l'aide à domicile, les ouvriers non qualifiés de l'alimentation (hors agroalimentaire) et les conducteurs routiers.

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