Drouault : Un partenariat avec Dunlopillo
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Drouault : Un partenariat avec Dunlopillo

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Confection L'accord industriel signé entre les groupes Cauval et Dodo profite à Drouault, au Mans. La filiale de Dodo récupère ainsi la production de couettes et oreillers sous la marque Dunlopillo.

— Photo : Cédric Menuet - Le Journal des entreprises

Deux champions dans leur domaine respectif s'allient pour renforcer leurs gammes. C'est en substance l'objectif du partenariat industriel conclu entre les groupes Cauval (430millions d'euros de CA, 2.000 salariés en France) et Dodo (62millions d'euros de CA , 550 salariés). Un accord portant sur un échange mutuel de licences, sur des créneaux où les deux acteurs sont absents. Ainsi, Cauval produira et commercialisera des matelas sous la marque Dodo. Ce dernier récupérant la licence Dunlopillo. Une marque qui fait donc son entrée sur le marché des couettes et oreillers, via une confection assurée auMans par Drouault, filiale du Mosellan Dodo. « C'est un tir croisé. Chacun avait essayé de développer ces produits avec des partenaires à l'étranger. Après discussions, nous avons convenu qu'un spécialiste dans chaque domaine était nécessaire », souligne Jonathan Hannaux, attaché de direction de Drouault. Un accord qui ne constitue pas une première pour Dodo, qui s'est déjà rapproché en 2012 du spécialiste du linge de maison Descamps pour développer une gamme dédiée à la literie. Par cette opération, les deux groupes s'assurent également d'occuper leur capacité de production en France.

3,5M€ d'investissements

Car auMans, Drouault a investi 3,5millions d'euros depuis 2010 dans la modernisation de son usine. L'entreprise a ainsi poussé les murs en 2011 en injectant 2,5millions d'euros dans une extension et dans l'acquisition d'un nouveau système de lavage et de traitement des plumes et duvets, lui permettant ainsi de traiter cinq tonnes de matière première par jour. Un million supplémentaire a été consacré à l'achat de machines de confection. Le site est désormais en mesure de produire quotidiennement 500 couettes et 10.000 oreillers, soit une augmentation de 25 % de ses capacités de production selon sa direction. « Drouault est aujourd'hui une société rentable qui a les moyens d'investir, alors qu'elle était à la limite de la faillite lorsque Dodo l'a reprise en 2004 », souligne Jonathan Hannaux. Au 31mars dernier, elle affichait un résultat net positif à 740.200euros, contre 1,3million d'euros lors de l'exercice précédent. « Côté chiffre d'affaires, nous sommes passés de 12millions en 2004 à 23millions cette année », ajoute le directeur du site Laurent Delaveau. Marque premium de Dodo, Drouault commercialise ses produits auprès d'un réseau de distributeurs sélectifs. L'arrivée de Dunlopillo dans son catalogue, devrait donc lui ouvrir les portes de la grande distribution.

Cap sur l'export

Si le développement de Drouault passe par l'acquisition de licences de marque, sa maison mère veut également l'engager à l'international. L'export représente aujourd'hui 10 % du chiffre de Dodo, réalisé sur les frontières françaises. Ses dirigeants se fixent d'atteindre les 25 % sous cinq ans. « Avec Drouault, nous sommes sur de l'artisanat industriel, avec un vrai savoir-faire sur la matière première demandé à l'étranger », précise Jonathan Hannaux. Pour cela, ils comptent profiter du positionnement de Drouault et de sa présence à l'étranger dans l'hôtellerie haut de gamme. En ligne de mire, l'Asie, les pays du Golfe et la Russie. Côté investissements, Drouault marque en revanche une pause. À moins que la production Dunlopillo connaisse un fort développement qui obligerait l'entreprise à renforcer sa logistique. Dodo vient de le faire sur son site de Saint-Avold (57), en finalisant le mois dernier la réalisation d'une base logistique de 15.000m².

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