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Drouault : Dodo ne veut pas s'assoupir
Sarthe # Textile

Drouault : Dodo ne veut pas s'assoupir

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Rachetée en 2004 par le groupe Dodo, Drouault s'est positionné sur le marché du haut de gamme dans le monde du couchage et du sommeil. Ses oreillers et ses couettes, en duvet naturel, sont uniques. Au Mans, 2 M€ sont investis pour l'extension et la modernisation de la production. Bérengère de Portzamparc

— Photo : Le Journal des Entreprises

Les travaux d’extension commencent ce mois-ci sur le site de l’entreprise Drouault où sont fabriqués chaque année près de 700 000 oreillers et 45 000 couettes à base de fibre naturelle. 1 500 m² supplémentaires vont être construits d’ici juillet pour prolonger le bâtiment actuel de 12 000 m² situé, depuis 1850, au Mans, rue Constant Drouault. « Cet agrandissement va nous permettre d’augmenter de 25 % notre capacité de production pour accéder à de nouveaux marchés, notamment à l’export, qui ne représente aujourd’hui que 15 % de notre chiffre d’affaires », explique Marc Cerf, le directeur général de Drouault. Avec son associé Didier Hannaux, Marc Cerf dirige le groupe Dodo (à Saint-Avold, en Moselle) et les trois entreprises rachetées par le groupe : les textiles Lasson (protection de literie dans le 59), Topiol (plumes et duvet dans le 13), et donc Drouault (oreillers et couettes haut de gamme, 72). Le savoir-faire manceau est unique. Au milieu des sacs de plumes, des ouvrières garnissent à la main des oreillers, ce qui assure un remplissage dans le moindre recoin. « C’est la signature Drouault », explique Laurent Delaveau, le directeur du site sarthois. Les produits s’adressent à une clientèle haut de gamme, comme les marques de blanc prestigieuses, les grands magasins et la VPC qui apprécient le gonflant du produit et la qualité de la finition. Le duvet est le produit d’excellence, plus cher que le synthétique. L’usine de Drouault propose du duvet de canard (70 %) et d’oie (30 %).

Modernisation de l’outil de production

La matière première est achetée, en l’état, en provenance de Vendée et des Pyrénées (90 %). « Le canard français a la plus belle plume, et la France est le plus gros producteur de canard en Europe ». Une fois sur place, les plumes sont nettoyées, stérilisées, triées et sélectionnées. « Mais pour rester compétitif, il faut investir », résume sobrement Marc Cerf pour expliquer la nécessité de cet agrandissement dont l’autorisation aura été obtenue non sans mal après un an et demi de tracasseries administratives. Celles-ci ont finalement pris fin avec le soutien du Conseil général et de la ville du Mans, « que nous tenons à remercier », précise le dirigeant qui a su insister sur les 130 emplois générés par son entreprise. L’enveloppe financière de 2 M€ comprend également l’acquisition de nouvelles laveuses, trieuses et mélangeuses, poursuivant ainsi la modernisation de l’outil de production. « Si le nettoyage d’une plume ne demande que de l’eau et du savon, les nouvelles machines vont permettre de récupérer l’eau utilisée dans le process du lavage, soit une économie d’eau de 40 % », se félicite Laurent Delaveau.

La haute couture du secteur

Capable de réaliser à la demande et unitairement des formes spécifiques, Drouault a fait de cette expertise et de cette flexibilité un argument commercial. Depuis la reprise par le groupe Dodo en 2004, un laboratoire a ainsi été installé à l’étage où quatre personnes testent quotidiennement chaque sélection de plumes, pour vérifier leur résistance à l’humidité ou leur pouvoir gonflant par exemple. Un échantillon de chaque gamme sortie de l’usine est ensuite stocké durant deux ans afin d’assurer une garantie au client sur la qualité du produit fini et son suivi. Drouault a réalisé en 2009 un chiffre d’affaires de 18 M€ (+3 %) dont 65 % entre septembre et février, notamment pour le marché de la couette plus saisonnier que celui de l’oreiller. « Nous voulons être la haute couture dans ce secteur et certifions la régularité de nos produits qui donnent le même rendu et le même confort toute l’année », conclut Laurent Delaveau.

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