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Didier Candelot (Physidia) : « Nous allons attaquer le marché nord-américain »
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Didier Candelot président de Physidia Didier Candelot (Physidia) : « Nous allons attaquer le marché nord-américain »

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Didier Candelot a succédé en octobre 2019 à Jérôme Augustin à la présidence de la PME angevine Physidia (7,2 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2019), qui développe une machine permettant aux patients souffrant d’insuffisance rénale d’effectuer leur dialyse eux-mêmes à domicile. Si sa machine est utilisée en France et dans les pays limitrophes, l’entreprise veut maintenant attaquer le marché nord-américain.

Didier Candelot, nouveau président de Physidia, a entre autres objectifs de développer les marchés étrangers et particulièrement en Amérique du Nord — Photo : Olivier Hamard – Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet de Physidia ?

Didier Candelot : J’ai une formation d’ingénieur biomédical et j’ai derrière moi quarante années d’expérience dans le secteur de la technologie au service du médical. J’ai effectué ma carrière dans de grands groupes en France, en Europe et aux États-Unis, avec différentes fonctions de management et de PDG pour de grandes sociétés. À la retraite depuis le 1er janvier 2019, j’ai été approché pour une mission initialement temporaire, pour laquelle je pense m’engager finalement au moins trois années, tant le défi à relever est intéressant. Je ne connaissais pas ce secteur médical de la dialyse. La technologie développée par Physidia est très innovante sur un marché en pleine progression. De plus, je trouve réconfortant de voir qu’à travers une entreprise comme celle-ci et à travers d’autres, l’industrie française dans le domaine biomédical renaît de ses cendres avec des technologies différenciantes. Ce sont donc la technologie développée, la société et le challenge international qui m’ont convaincu.

Quelle est votre mission à la tête de Physidia ?

D.C. : En accord avec le conseil d’administration et les actionnaires, il s’agit de poursuivre ce qui a été commencé pour faire croître la société à l’international. À court et à moyen terme, nous voulons renforcer notre présence en France et dans les pays d’Europe de l’Ouest, et nous attaquer aussi au marché américain, qui représente environ 50 % du marché mondial. Notre machine est en cours d’homologation aux États-Unis, ce qui devrait prendre à peu près 18 mois, et nous demanderons ensuite une homologation similaire pour le Canada. Le potentiel est donc important et, sur ce marché de niche, nous ne sommes que deux entreprises au monde à proposer une machine de dialyse à domicile, avec un concurrent américain. En Europe, nous commercialisons déjà en Grande-Bretagne, en Espagne, au Benelux et en Italie. L’objectif est de pénétrer le marché allemand, qui présente un fort potentiel.

Avez-vous d’autres objectifs en plus de ces développements national et international ?

D.C. : Au-delà de l’ouverture sur de nouveaux marchés, il nous faut obtenir suffisamment de reconnaissance pour avancer sur la question du remboursement à son juste niveau pour les patients, en France et à l’étranger. Certains pays, comme la Belgique et les Pays-Bas, il existe une prise en charge pour la dialyse à domicile. En France, comme pour différents dispositifs médicaux concernant d’autres pathologies, ce n’est pas encore le cas, mais nous espérons bien que les choses évoluent rapidement dans ce sens, peut-être dans les mois à venir. Par ailleurs, actuellement, moins de 1 % des patients français sont traités à domicile. Il nous faut donc aussi continuer d’informer, à la fois les centres de dialyse, qui sont nos clients, mais aussi le corps médical et les personnes souffrant d’insuffisance rénale.

L’entreprise Physidia a été créée fin 2010. Êtes-vous toujours une start-up ?

D.C. : Nous réalisons une croissance annuelle de 50 % et nous nous situons aujourd’hui entre la start-up et ce que l’on nomme une entreprise émergente. La ligne d’assemblage que nous avons installée en 2019 à Saint-Barthélémy-d’Anjou a trouvé sa vitesse de croisière. L’entreprise emploie maintenant 50 personnes et nous continuons d’innover, en travaillant constamment sur des améliorations pour que la machine soit encore plus efficace cliniquement et toujours plus simple d’utilisation. Pour cela, nous apprenons beaucoup des patients et des soignants qui nous aident à avancer. Par ailleurs, nous montons également en puissance pour être prêts lorsque nous aurons l’autorisation de mise sur le marché aux États-Unis.

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