A l’heure où d’autres prendraient une retraite bien méritée, Jacques Buchoux, 70 ans cette année, renoue avec l’entrepreneuriat. Depuis mars 2007, le Sarthois est à la tête de Passion Meca, une société de fonderie et usinage qu’il a créé à Vibraye et qui emploie actuellement 6 salariés. Il faut dire que Jacques Buchoux est un multirécidiviste : Passion Meca est en effet sa sixième création. Un goût d’entreprendre qui s’est manifesté précocement chez ce fils d’enseignants tourangeaux. « Mes parents voulaient que je sois diplomate ! Mais moi, je voulais créer mon entreprise. Après un bac philo en 1966, je me suis inscrit à l’École des techniques aéronautiques et de construction automobile. »
Du petit atelier à la grosse entreprise
C’est ainsi qu’en 1969, à 20 ans, il s’installe à Vibraye pour monter JPX, un petit atelier de fabrication de chaînes et pignons de moto. La structure va prospérer durant les décennies suivantes, produisant des pièces mécaniques pour les secteurs automobile, aéronautique et même la Formule 1. Au début des années 2000, JPX emploie ainsi 130 personnes à Vibraye et réalise 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est à la même époque que Jacques Buchoux décide de passer la main. « J’allais sur mes 60 ans et je passais beaucoup de temps en déplacement. J’étais l’homme clé de l’entreprise, j’avais donc besoin de partenaires. Mecachrome s’est présenté en 2003 pour reprendre l’activité, c’était une belle opportunité à saisir. » Le groupe, spécialiste de la mécanique de précision, rafle au passage R’Tec, autre société de notre entrepreneur. Si les deux noms ont disparu depuis, Mecachrome dispose toujours à Vibraye d’une unité de production et de son centre de R&D, constitués sur les entreprises de Jacques Buchoux. Toujours pas décidé à prendre sa retraite, le Sarthois créé en 2007 avec son gendre une société de fabrication sur mesure de soupapes. Ce sera Movaltec qui compte aujourd’hui 18 personnes à Vibraye pour 3,9 millions d’euros de chiffre d’affaires.
« J’y vais par passion »
En 2016, le projet Passion Meca mûrit. « A l’époque, je tournais en rond. Il y avait les locaux de GL Aluminium qui étaient vides suite à sa liquidation. Un bâtiment magnifique de 2 000 m². J’en ai parlé à Jean-Michel Lenoir, mon bras droit pendant des années, et on a créé ensemble Passion Méca. » 500 000 euros sont alors investis dans des machines afin d’être en mesure de concevoir, fondre, usiner et monter des pièces mécaniques. Un créneau sur lequel le dirigeant entend se faire plaisir. « J’aime la belle mécanique française. On se positionne sur la refabrication de pièces automobile introuvables, c’est un domaine que je connais et qui me plaît. Si j’y vais, c’est par passion personnelle. » Ainsi, le chef d’entreprise s’est fixé pour objectif d’atteindre 350 000 euros de chiffre d’affaires en année 1 et l’équilibre dans les deux ans. Sous cinq ans, Jacques Buchoux ambitionne de monter à 15-20 salariés. « J’ai 50 ans de savoir-faire à transmettre. Je veux former des jeunes du coin, pour qu’ils restent. Alors, je vais dans les lycées pour les chercher et les prendre en alternance. Mon but est de les pousser vers l’excellence et leur communiquer mon envie d’entreprendre. » Un vrai moteur pour Jacques Buchoux qui revendique la création de 150 emplois depuis ses débuts à Vibraye.
