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Dans le Maine-et-Loire, le secteur du bâtiment se porte bien
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Dans le Maine-et-Loire, le secteur du bâtiment se porte bien

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Selon l’enquête annuelle réalisée du 16 septembre au 5 octobre auprès des professionnels du bâtiment dans les Pays de la Loire par la Capeb, le principal syndicat des artisans et petites entreprises du bâtiment, les indicateurs du secteur sont plutôt favorables. Pour le moment.

Christelle Delouche, présidente, et Gilles Hamon, secrétaire général de la Capeb de Maine-et-Loire — Photo : Juliette Cottin

En mars 2020, à l’annonce du confinement, tout le secteur du bâtiment avait craint un arrêt des chantiers pour une durée indéterminée. Pourtant, quelques semaines et la négociation d’un guide de préconisations de sécurité sanitaire plus tard, une grande partie de ces chantiers avaient pu reprendre.

Aujourd’hui, l’enquête menée par la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) auprès de 994 entreprises du secteur en Maine-et-Loire montre une perception plutôt favorable des chefs d’entreprise sur la conjoncture, à hauteur de 5,9 sur une échelle de 1 à 10, dans des proportions similaires à celles de 2019. « Les fortes craintes exprimées au début du premier confinement ont été atténuées par la reprise rapide d’activité dans le bâtiment et par les aides gouvernementales comme le chômage partiel, le Prêt garanti par l’État (PGE) et la possibilité des reports de charges, confirme Gilles Hamon, secrétaire général de la Capeb de Maine-et-Loire. Avec en plus l’assouplissement des modalités de remboursement du PGE et de la reprise des échéances bancaires, l’impact de la crise a finalement été minime pour une partie des entreprises. » Un faisceau d’indicateurs favorables corrobore cette perception générale, même si des inquiétudes subsistent sur le maintien de l’activité à long terme.

Des indicateurs rassurants

Parmi les répondants à l’enquête, qui représentent 27 % des entreprises du secteur dans le Maine-et-Loire, 65 % des entreprises indiquent un chiffre d’affaires stable ou à la hausse. Au niveau régional, une comparaison avec les chiffres des années précédentes montre qu’après trois années très favorables avec seulement 14 à 18 % de baisse de chiffre d'affaires, il faut remonter à 2015 pour retrouver une baisse comparable (38 % en 2018 et 36 % en 2020).

Du côté des trésoreries, dans le Maine-et-Loire, 77 % des entreprises affichent une trésorerie stable ou à la hausse, signe de bonne santé économique. La Capeb 49, qui représente 1 300 entreprises et 6 000 salariés, souligne également le bon remplissage des carnets de commandes : « 56 % des entreprises ont leurs agendas remplis à plus de trois mois, dont 16 % à plus de six mois, précise Gilles Hamon. Comme l’an dernier, seulement 8 % d’entre elles ont moins d’un mois de visibilité. » À noter également qu’un tiers des entreprises n’ont sollicité aucune aide de l’État malgré la crise sanitaire.

Un secteur qui recrute

Selon l’enquête, seulement 4 % d’entre elles ont licencié pendant cette période pourtant compliquée. « C’est le chiffre le plus bas depuis 10 ans, pointe Christelle Delouche, la présidente de la Capeb 49. Cette année, 36 % des entreprises ont recruté et 12 % ont cherché à recruter sans y parvenir. Il y a un vrai manque de main-d’œuvre qualifiée, et en particulier d’énormes tensions dans les secteurs de la couverture, du gros œuvre, des travaux publics et du paysage. »

Parmi ces petites entreprises, dont 88 % comptent moins de 10 salariés, pas moins de 36 % annoncent vouloir recruter dans les six prochains mois. Cette pénurie s’explique par un manque de jeunes formés à la suite de la crise de 2008 qui avait porté un coup d’arrêt au secteur au début des années 2010. « Le fait que la génération des baby boomers parte à la retraite actuellement renforce aussi la problématique, ajoute Gilles Hamon. Cette pénurie empêche certaines entreprises de se développer autant que nécessaire et entraîne un allongement des délais et donc des carnets de commandes. » La demande en apprentis est donc forte, avec des dirigeants qui souhaitent former leurs futurs salariés.

Un avenir incertain à long terme

Malgré ces indicateurs au vert, les chefs d’entreprise du secteur restent prudents. Ainsi, 75 % d’entre eux ne pensent pas investir à très court terme. « Même si les carnets de commandes sont remplis à six mois pour certains, les incertitudes sur l’ampleur de la crise économique qui va suivre ces deux confinements et cette année 2020 incitent en effet à la prudence », reconnaît le secrétaire général.

Une forte augmentation du chômage pourrait avoir un impact important pour le bâtiment. « 98 % des entreprises travaillent avec les particuliers et 75 % de leur activité se fait dans l’entretien et la rénovation, explique Christelle Delouche. Donc, si les particuliers mettaient leurs investissements en rénovation ou en agrandissement entre parenthèses, cela serait très défavorable au secteur. » Une situation à suivre de près.

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