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Coronavirus - Solewa : « Sans protections, nous n’enverrons pas nos salariés au casse-pipe »
Témoignage Sarthe # BTP

Coronavirus - Solewa : « Sans protections, nous n’enverrons pas nos salariés au casse-pipe »

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Spécialiste de l’installation et de la maintenance de panneaux solaires, Solewa est à l’arrêt. L’entreprise du Mans est prête à relancer ses chantiers, à condition de disposer de protections individuelles pour ses équipes et de retrouver ses fournisseurs.

Dirigeant de Solewa au Mans, Emmanuel Pousset est prêt à relancer l'activité de son entreprise à la condition que ses équipes soient équipées de masques et gel hydroalcoolique — Photo : Cédric Menuet - Le Journal des entreprises

Comme la plupart des entreprises françaises, Solewa a interrompu ses activités dès le lendemain de l’annonce des mesures de confinement généralisé visant à freiner l’épidémie de Covid 19. Cette PME du Mans, qui emploie 65 personnes à l’installation et à la maintenance de panneaux photovoltaïques, a ainsi eu recours dès le 17 mars au chômage partiel et au travail à distance. « 35 personnes sont passées au télétravail, il s’agit de commerciaux, conducteurs de travaux, du bureau d’études et des fonctions support de l’entreprise. Dans cette situation exceptionnelle, nous en avons profité pour solder les congés payés et les récupérations d’heures supplémentaires du personnel de chantier afin de maintenir l’intégralité de leur rémunération et recourir le moins possible au chômage partiel », explique Emmanuel Pousset, dirigeant de Solewa.

Forte de 18 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’entreprise intervient dans le grand ouest à travers ses agences de Montaigu (85), de Dol-de-Bretagne (35) et de Niort (79). Après un mois d’activité restreinte, Solewa est désormais prête à relancer ses chantiers dès la deuxième quinzaine d’avril. « Les équipes veulent retravailler. Seulement, on ne peut pas faire n’importe quoi. Sans protections individuelles, nous n’enverrons pas nos salariés au casse-pipe. » Car si Solewa dispose de gants et de lunettes de protection pour ses équipes, le gel hydroalcoolique et les masques font défaut. L’entreprise ayant fait don de son stock à un Ehpad local.

Nécessité d’un cadre légal

Afin de reprendre au mieux ses activités, elle a ainsi mis en place une procédure à appliquer lors de la reprise de ses chantiers. « Pas de déplacements longs pour éviter les restaurants et les hôtels, un véhicule par personne et trois salariés maximums par chantier, s’ils ont des protections individuelles », indique Emmanuel Pousset. Des règles également suggérées par le « guide de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités de construction » diffusé par l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP). « Ce référentiel n’est pas une surprise, souligne le dirigeant de Solewa. Les entreprises mettent déjà en place les process qu’il recommande. Mais il donne le cadre légal nécessaire pour une relance de nos activités. »

Pas de reprise sans fournisseurs

Reste que dans l’hypothèse selon laquelle Solewa serait approvisionnée en masques et gel hydroalcoolique, l’entreprise se trouverait néanmoins confrontée à la fermeture de ses fournisseurs. Assurant la pose d’installations photovoltaïques sur des toitures agricoles et industrielles, elle a en effet besoin de nacelles et d’échafaudages. Du matériel que la société mancelle loue. « S’ils ne travaillent pas, nous non plus ! On peut toujours récupérer des masques et du gel en petites quantités, mais sans nos fournisseurs la reprise de notre activité de pose n’est pas possible. » Emmanuel Pousset reste toutefois confiant, le carnet de commandes de Solewa est plein et n’affiche encore aucune annulation de chantiers.

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