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Coronavirus : Rouchette propose aux enfants confinés de dessiner les bottes de leurs rêves
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Coronavirus : Rouchette propose aux enfants confinés de dessiner les bottes de leurs rêves

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Au May-sur-Evre, l’entreprise Rouchette, spécialisée dans les chaussants imperméables, bottes, sabots et chaussures, a lancé pendant cette période de confinement un concours de dessin destiné aux enfants. Le lauréat verra sa botte fabriquée et commercialisée. Une partie des bénéfices sera reversée à une association venant en aide aux enfants malades.

L'entreprise Rouchette, qui a déjà une gamme de bottes pour enfants, a lancé un concours de dessin destiné dont le lauréat verra sa botte réalisée et commercialisée — Photo : Rouchette

« Dessine-moi la botte de tes rêves ». C’est le nom qu’a donné à son jeu concours l’entreprise Rouchette, installée au May-sur-Evre. La PME des Mauges, qui conçoit des bottes, sabots de jardins et autres chaussants imperméables et emploie 20 personnes, a lancé un concours de dessin destiné aux enfants confinés à la maison.

Une action caritative pour les enfants malades

« Nous-mêmes parents, nous nous sommes demandé ce que l’on pouvait imaginer pour les enfants en cette période, confie Sébastien Rouchette, le dirigeant de l’entreprise familiale qui fête cette année ses 30 ans. Nous avons donc lancé ce concours dont le jury récompensera un enfant. Sa botte sera imprimée et le bénéfice généré par ses ventes sera reversé en partie à l’association « Rêves », qui permet à des enfants gravement malades de réaliser leur rêve. » Une action caritative que l’entreprise veut inscrire dans le même esprit que celle qu’elle mène dans les Caraïbes : en lien avec une association, elle participe à la reforestation en Haïti, reversant une partie des ventes d’une de ses gammes.

L’entreprise Rouchette, qui développe entre autres une gamme de bottes pour les enfants, a fermé son site de 6 000 mètres carrés au May-sur-Evre, où travaillent 15 personnes, dès le vendredi 13 mars. « Nous nous sommes réunis, ce jour-là, avons organisé le télétravail pour les salariés qui le pouvaient selon leur activité dans l’entreprise et le lundi la décision était prise de ne pas rouvrir. Il s’agissait surtout de ne pas nous mettre en danger, mes collaborateurs et moi. »

Des distributeurs actuellement fermés

En cette période, la plupart des clients de Rouchette (5 M€ de CA 2018) ont eux aussi tiré le rideau. La PME du May-sur-Evre commercialise en effet ses produits dans les jardineries, grandes surfaces de bricolage ou les magasins maritimes. « Nous avons aussi un site marchand mais la vente en B to C représente une toute petite part de notre activité, précise Sébastien Rouchette. Dans nos locaux, nous imaginons, concevons et nous réalisons le design des chaussants dont nous fabriquons aussi les moules. Ils sont ensuite fabriqués chez nos sous-traitants, en Espagne, en Italie, en Chine et en République Dominicaine ; dans une usine entièrement neuve qu’un de nos partenaires a construite l’an passé à Saint-Domingue. » L’usine de Saint-Domingue est actuellement fermée, comme le sous-traitant espagnol. Le fournisseur chinois reprend progressivement son activité et en Italie, l’usine, qui ne tourne pas actuellement à plein régime, connaît des difficultés d’approvisionnement. Dans tous les cas, si l’entreprise Rouchette avait poursuivi son activité, la livraison de ses gammes, qui arrivent toutes dans ses locaux avant d’être redistribuées, aurait ainsi été ralentie. « L’un de nos atouts est de ne pas être soumis à des collections, souligne Sébastien Rochette, comme peuvent l’être ceux des entreprises liées à la mode. Néanmoins, ce devrait être actuellement le début de la pleine saison pour les jardineries, où les premières demandes de réassort arrivent. L’été est une saison plus basse pour nos produits avec un redémarrage en automne sur les bottes. »

Pour l’heure, Sébastien Rouchette n’a pas cherché à reprendre l’activité, et pense rouvrir son entreprise début mai. « On garde le lien avec les salariés, on les informe, on prend des nouvelles pour garder la solidarité dans les équipes. Bien sûr que j’aimerais rouvrir, mais est-ce que c’est essentiel et où est ma responsabilité de dirigeant ? Quand on fait un plan de trésorerie, on est évidemment tenté de le faire. Alors je focalise mon énergie pour imaginer et prévoir le rebond. » Le rebond d’après-crise, mais aussi les projets à plus long terme : le dirigeant aimerait renforcer l’export, qui représente 20 % de son chiffre d’affaires, principalement en Europe. À plus longue échéance, il pense s’attaquer au marché de l’Amérique du Nord, avec l’appui logistique que pourrait lui apporter son partenaire en République Dominicaine.

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