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Coronavirus : Physidia assure la continuité des soins et poursuit sa production
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Coronavirus : Physidia assure la continuité des soins et poursuit sa production

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L’entreprise Physidia, qui développe une machine permettant aux insuffisants rénaux d’effectuer leur dialyse à domicile, n’a pas cessé son activité. Dans ses locaux de Saint-Barthélémy-d’Anjou, elle s’est adaptée à la crise pour assurer la continuité de soins à ses patients.

Masques, gel hydroalcoolique, postes de travail distants les uns des autres. L'entreprise Physidia s'est adaptée à la situation pour continuer la production de ses machines — Photo : Physidia

Dans les locaux de Physidia, le temps ne s’est pas arrêté en cette période de confinement. Il est juste à peine ralenti. Chaque jour, l’entreprise, l’une des seules au monde à proposer une machine d’auto-dialyse pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale, poursuit son activité pour répondre aux besoins.

Personnel sur site et à domicile

« Nous gérons la crise avec deux choses en tête, affirme Didier Candelot, le président de Physidia. Nous devons une continuité de soins à nos patients, poursuivre la production de machines tout en fournissant des consommables indispensables aux personnes dialysées, et nous devons aussi garantir une sécurité maximale pour tous nos employés, ceux qui travaillent dans l’entreprise comme à l’extérieur. » Physidia, 40 personnes pour 7,2 M€ de chiffre d’affaires en 2019, possède en effet deux sites distincts à Saint-Barthélémy-d’Anjou, de part et d’autre de la même rue. L’un accueille principalement les services supports et la R & D, le second l’assemblage des machines. Les services administratifs et certains membres du bureau d’études, travaillant par exemple sur des logiciels, poursuivent leur tâche à distance, tout comme les commerciaux. « Nous avons aussi des personnels itinérants, ajoute Didier Candelot, spécialisés en thérapie, qui interviennent dans les centres de dialyse, les hôpitaux ou les cliniques pour des formations ou des mises en place. Ils sont amenés à s’y rendre et prennent alors toutes les précautions indispensables. Nous avons reçu un petit lot de masques anti-dispersion, mais nous n’avons pas de masques de type FFP2 et nous en avons fait la demande. » Sur la plateforme d’assemblage des machines de dialyse, techniciens et monteurs travaillent à des distances plus que respectables, sont équipés de masques et disposent de gel hydroalcoolique.

Quelques difficultés dans la chaîne de transport

Selon le président de Physidia, l’activité est actuellement « normale à 90 % ». L’assemblage est assuré grâce à un approvisionnement en pièces prévu pour du moyen et long terme, que les fournisseurs français et étrangers continuent d’assurer. « Nous avons eu quelques difficultés pour affréter des machines et des consommables à l’étranger, précise Olivier Bieder, directeur administratif et financier et des ressources humaines de Physidia, comme pour notre filiale au Royaume-Uni. Nous sommes tenus de rappeler à nos interlocuteurs que nous sommes dans la chaîne de soins, et que le transport de nos produits est indispensable. Nous avons dû trouver un transporteur pour notre distributeur qui rencontrait des difficultés pour affréter, en Espagne par exemple. Cela fonctionne bien mais cela reste assez tendu. » Une chaîne logistique indispensable pour Physidia, dont la fourniture de consommables dépend totalement de ses fournisseurs. En ce début de crise, l’entreprise bartholoméenne reçoit même de nouvelles demandes de clients qui n’en étaient pas jusqu’alors. Dans certains hôpitaux, il faut en effet isoler des patients pour assurer leur dialyse sans les contaminer, ou simplement libérer des espaces. « Nous avons eu, par exemple, des demandes de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris, indique Didier Candelot, de même que de l’Uni-HA, une coopérative d’achats regroupant plusieurs centres hospitaliers français. Sachant que nous ne travaillons pas directement avec les CHU en temps normal nos premiers clients étant les centres de dialyses et les associations qui les gèrent. »

Depuis l’obligation de confinement, Physidia a mis en place un comité de crise qui échange, à distance, tous les matins, pour analyser la situation. « On vit au jour le jour, confie Didier Candelot. Pour l’instant, ce que nous avons mis en place fonctionne, nous allons vivre sur notre stock pour la production de machines mais il se peut que cela devienne difficile si le confinement dure trop longtemps. » Néanmoins, le président de Physidia conserve les mêmes ambitions pour l’entreprise. L’introduction d’une nouveauté dans sa machine de dialyse, prévue avant la crise, est toujours d’actualité. L’année fiscale s’achèvera le 31 mars pour la société bartholoméenne, qui sait déjà que les trois prochains mois seront perturbés. Mais elle entend bien rattraper cet éventuel ralentissement dans les trois trimestres qui suivront et ainsi poursuivre sa progression.

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