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Coronavirus : les chauffeurs d’Ageneau Transport « se sentent investis d’une mission ​​​​​​​»
Maine-et-Loire # Transport

Coronavirus : les chauffeurs d’Ageneau Transport « se sentent investis d’une mission ​​​​​​​»

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Le groupe choletais de transport Ageneau est sur le pont depuis le début de la crise. Certes, il ne tourne pas à 100 % mais l’activité est encore importante, et même indispensable. Elle se concentre quasi exclusivement sur l’acheminement de denrées alimentaires.

En cette période, les chauffeurs routiers "se sentent investis d'une mission", selon Guillaume Ageneau, le directeur général d'Ageneau Transport — Photo : Ageneau Group

Les camions du transporteur choletais Ageneau (450 salariés, 60 M€ de CA) sillonnent toujours les routes, pour convoyer de villes à villes essentiellement des produits alimentaires. En fin de semaine dernière, son site de Nantes fonctionnait à 100 % de ses capacités, celui d’Angers à 90 %. « Nous n’y faisons que des transports en température dirigée et l’activité est la même qu’habituellement, explique Guillaume Ageneau, directeur général d’Ageneau Transports. Nous avons placé une partie de nos équipes administratives en télétravail, avec un service minimum dans les bureaux, et pas mal de nos chauffeurs sont sur le pont. » En période normale, le groupe travaille pour 30 % dans le secteur agroalimentaire et de la grande distribution, les transports en température dirigée représentant 23 % de son activité totale.

« Le transport est le sang dans les veines de la France »

Les produits de première nécessité constituent la très grande majorité du transport assuré depuis la semaine dernière par le groupe Ageneau. Des masques transitent aussi avec certains de ses camions. « Le transport est le sang dans les veines de la France, affirme Guillaume Ageneau. Nos chauffeurs sont fiers de ce qu’ils font et ils se sentent investis d’une mission. » Comme de nombreux secteurs, les transporteurs ont été confrontés à l’imprécision et au flou de la semaine passée, entre imposition d’un confinement strict et incitation aux entreprises à continuer le travail : « D’un côté, il faut bosser et, de l’autre, il faut rester chez soi, regrette le dirigeant. On ne peut pas partir à la guerre avec des contre-ordres ! Il va falloir que les dispositions soient beaucoup plus claires. »

À Cholet, le site du groupe Ageneau tourne à un tiers seulement de son activité. Celle-ci est en temps normal beaucoup plus tournée vers le transport pour l’industrie, et beaucoup d’entreprises du territoire ont cessé ou très fortement réduit leur production. Mais les autres plateformes du groupe sont pour certaines à pleine capacité et les chauffeurs sont sur les routes, partout en France. Pour assurer leur protection sanitaire, Ageneau Transports leur a fourni des masques, des dosettes de gel et des savons, avec des bouteilles d’eau pour se laver les mains régulièrement. Mais ils sont souvent confrontés à des problèmes pratiques : restaurants et nombre toilettes publiques fermées, impossibilité de se doucher…

La solidarité avec les chauffeurs s'organisent

Néanmoins, la solidarité s’organise : nombre d’habitants proposent aux chauffeurs des repas ou des sandwiches, ouvrent leur maison pour qu’ils puissent y prendre une douche. Des aires d’autoroutes sont à nouveau ouvertes. Sur les réseaux sociaux, des groupes se sont constitués, les appels au soutien sont nombreux, qui trouvent un écho dans la population. « L’aspect positif, c’est que le regard des gens change, constate Guillaume Ageneau. Ils se rendent compte que les transporteurs sont essentiels dans un pays. Habituellement, on se plaint souvent de notre présence sur la route et, aujourd’hui, on nous félicite. On verra si cela restera après la crise… »

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