Mayenne
Coronavirus : les caves et bars de V and B rouvrent leurs portes
Mayenne # Commerce # Conjoncture

Coronavirus : les caves et bars de V and B rouvrent leurs portes

S'abonner

Avec la réouverture des bars et des restaurants, les 215 établissements du groupe mayennais V and B, qui a développé un concept de bar associé à une cave à vin, reprennent leur activité. En attendant le retour à la normale, le groupe de Château-Gontier a mis plusieurs projets d’investissement en attente.

La réseau V and B fondé par Emmanuel Bouvet et Jean-Pierre Derouet enregistrait avant la crise entre 25 et 30 ouvertures de magasins par an — Photo : Olivier Hamard JDE

« Les lieux de vie, c’est notre ADN, témoigne Jean-Pierre Derouet, le cofondateur du groupe V and B, qui a développé un concept de bar associé à une cave à vin. Le jour où on a annoncé la fermeture des bars, nous avons été touchés en plein cœur. » Depuis le 14 mars à minuit, le rideau est resté baissé chez V and B. Il a donc fallu tenir le coup face à l’inactivité, pendant deux mois et demi, des 215 magasins du groupe implantés sur tout le territoire français. « Nous avons tout de suite fermé les bars, précise Jean-Pierre Derouet, comme il nous était demandé, et les caves à vin aussi pour des raisons sanitaires. Il s’agissait de protéger les salariés et les clients. Les caves n’ont rouvert que la semaine du 11 mai, mais seul le gérant travaille dans la très grande majorité des magasins. Chez nous, l’activité de la cave est très liée à celle du bar, car c’est souvent lui qui génère le flux. »

La culture des fonds propres

Sur les 1 500 personnes que compte le groupe, au plus fort de la crise sanitaire, entre 1 200 et 1 300 personnes étaient ainsi au chômage partiel. Les magasins ont vendu un peu de produits en drive ou en livraison, mais dans des proportions minimes. À Château-Gontier, où il emploie 200 personnes, V and B, qui a réalisé environ 160 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, a aussi dû arrêter son activité logistique permettant l’approvisionnement de tous les magasins, et réduire fortement celle de son siège social. Certaines personnes ont travaillé à distance, et la semaine dernière, seule une quinzaine était de retour dans les bureaux. Il a aussi fallu, pendant cette période, soutenir les franchisés et se préoccuper de la réouverture.

« Nous avons fait venir 100 000 masques de Chine et réalisé des aménagements dans les magasins, ajoute Jean-Pierre Derouet. Nous avons aussi beaucoup travaillé en visioconférence avec les gérants dans toute la France. Il nous faudra soutenir les plus fragiles en trésorerie, dans six mois ou dans un an. Depuis la création de V and B il y a 20 ans, nous avons la culture des fonds propres et tout reste dans l’entreprise. Quand le grenier est plein, c’est plus simple ! Nous avons aussi transmis ça aux franchisés. Certains l’ont fait, d’autres non, parce qu’ils ne l’ont pas souhaité ou n’en ont pas eu le temps. »

Manque à gagner et activité au ralenti

Pour appuyer leur trésorerie, la majeure partie des magasins a sollicité un prêt garanti par l’État et le groupe lui-même envisage d’en faire la demande tout prochainement. Car malgré tout, les pertes sont conséquentes pour V and B, même si ce manque à gagner n’a pas été encore totalement chiffré. Outre les pertes d’exploitation, des produits de brasserie, pour environ 100 000 euros, ont dû être jetés au siège du groupe et probablement l’équivalent pour l’ensemble des magasins. À Bordeaux, où le groupe possède un domaine viticole qui produit 700 000 bouteilles par an pour les magasins de l’enseigne, mais aussi pour la grande distribution, l’export et la vente aux particuliers en porte-à-porte, l’activité commerciale a également souffert. Tout autant que dans la filiale vietnamienne, qui vend en Asie ce vin produit à Bordeaux et qui a dû fermer ses portes avant de rouvrir récemment. « Tout cela est un frein à la dynamique du groupe, concède Jean-Pierre Derouet, mais nous restons confiants et nous espérons bien repartir comme avant. Mais il est certain que le rythme de 25 à 30 ouvertures par an que nous avions va être revu à la baisse. »

De même, en attendant le retour à une activité normale, le groupe a décidé de geler ses investissements. Il prévoyait en effet la construction à Château-Gontier pour 4 millions d’euros d’un nouveau siège social de 2 000 mètres carrés et celle d’un bâtiment logistique de 6 000 mètres carrés pour 3 millions d’euros. S’ils restent d’actualité, ces deux projets prendront certainement du retard.

Mayenne # Commerce # Conjoncture