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Coronavirus : les boulangeries Maison Bécam proposent leurs stocks aux associations
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Coronavirus : les boulangeries Maison Bécam proposent leurs stocks aux associations

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Face à l'épidémie, le boulanger angevin Nicolas Bécam se réorganise et joue la carte de la solidarité. La PME confectionne des repas pour aider les plus démunis et lance à appel pour donner une partie de ses stocks et de sa production à des associations.

Nicolas Becam, en plus de la production de pain, offre les stocks de snacking et de pâtisserie des boulangeries Maison Becam aux soignants et aux associations. — Photo : Olivier Hamard JDE

Des boulangers au grand cœur. En temps normal, les huit boulangeries Maison Bécam fournissent, outre du pain, des viennoiseries, des pâtisseries et du snacking. Autant de produits, que le groupe angevin dirigé par Nicolas Bécam propose dans cette période de crise sanitaire aux plus démunis. « Nous étions déjà engagés auprès d’associations dont certaines ont été forcées de stopper leurs activités à cause du coronavirus, explique Nicolas Bécam. Il en existe sûrement d’autres que l’on ne connaît pas et qui ont des besoins. Nous voulons accompagner ceux qui souffrent le plus dans cette période de crise ainsi que les soignants. Nous aimerions ainsi faire don de notre stock de matières premières dédiées au snacking, de la charcuterie notamment. Pour les plus isolés, nous pouvons aussi organiser des livraisons. »

Les équipes de Maison Bécam confectionnent déjà plus de 80 sandwiches par jour pour le CCAS d’Angers, dont la cuisine centrale est fermée, qui les redistribue dans les rues aux personnes les plus démunies. Une autre association, qui lutte pour l’autonomie alimentaire, a contacté le boulanger angevin pour récupérer et redistribuer des invendus. De son côté, le CHU d’Angers accepte de recevoir en livraison des sandwiches confectionnés par la PME angevine. « Nous sommes ouverts pour cuire du pain et nous pouvons confectionner d’autres produits de snacking pour les soignants ou les associations qui le demandent, précise Nicolas Bécam, en plus de ce que nous produisons chaque jour. »

Protection des salariés et des clients

Les boulangeries sont maintenant autorisées à ouvrir 7 jours sur 7. Mais Nicolas Bécam le dit tout de go : « Économiquement, nous n’avons aucun intérêt à rester ouvert mais nous avons un rôle social et solidaire à tenir. » S’il a été contraint de fermer deux de ses points de vente, dans la galerie Espace Anjou d’Angers et à l’Atoll de Beaucouzé, les six autres restent ouverts, à Angers Saint-Barthélemy d’Anjou, Brissac et Avrillé. En cette période de confinement, le chiffre d’affaires de certains des magasins, surtout en centre-ville d’Angers, connaît une baisse d’activité de 70 %.

Mais pour l’instant, Nicolas Bécam n’a qu’un objectif : « Le rôle social et solidaire des boulangers est de continuer de fournir du pain à la population. Sur nos 120 salariés, 80 travaillent actuellement, et nous avons la chance d’avoir des apprentis en renfort. Les autres ont en chômage partiel, des pâtissiers ou des personnes habituellement dédiées au snacking, et parmi elles, certains se sont même proposés pour donner un coup de main aux équipes. » En plus de penser à la rotation du personnel, il faut veiller à leur sécurité, comme à celle des clients : chaque employé, dans le fournil et à la vente, porte un masque et des gants, du gel hydroalcoolique est disponible pour la clientèle à l’entrée des magasins et un marquage au sol encourage à respecter les distances.

Produit de première nécessité

Habituellement, la vente de pain ne représente que 30 % du chiffre d’affaires des huit boulangeries du groupe de Nicolas Bécam. Boissons à emporter, viennoiseries, pâtisserie, snacking en composent le reste. En ce moment, le pain, produit de première nécessité, est quasiment devenu l’unique production de la PME, avec une vente accrue de produits spéciaux, qui se conservent plus longtemps que les baguettes. « On revient à notre premier métier, confie le dirigeant angevin. Mon père m’a raconté que lorsqu’il a commencé l’activité, en 1959, la vente de pain représentait 90 % du chiffre d’affaires du modèle économique d’une boulangerie. » Chez Maison Bécam, actuellement, ce sont les boulangers qui font le chiffre d’affaires.

Dans cette période pleine d’incertitudes, les horaires d’ouverture des points de vente évoluent en fonction du flux des clients et de la typicité de la population environnante. « Chaque jour ses prises de décision et chaque heure ses émotions », indique Nicolas Bécam, qui positive : « L'épreuve que nous traversons va venir renforcer bon nombre de belles valeurs. »

Contact :
02 41 18 20 96
maisonbecam.com

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