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Coronavirus : Générale des Services lance un fonds pour soutenir ses franchisés  
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Coronavirus : Générale des Services lance un fonds pour soutenir ses franchisés  

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Le réseau angevin de services à la personne Générale des Services va ouvrir prochainement une plateforme de financement participatif pour que ses agences les plus solides viennent en aide aux plus fragiles.

Didier Château, président de Générale des Services, a imaginé une plateforme de financement participatif pour que les agences les plus solides du réseau viennent en aide aux plus fragiles. — Photo : Olivier Hamard – Le Journal des Entreprises

Chaque année, le réseau angevin de services à la personne Générale des services (65 agences, 2 000 personnes, 25 M€ de CA en 2018) ouvre au moins une dizaine de nouvelles agences. Les plus récentes doivent attendre quelques années avant de trouver une clientèle suffisante pour générer des profits et dégager des bénéfices. En cette période de crise sanitaire, le réseau de franchises enregistre une baisse d’activité d’environ 60 %, et ce devrait être également le cas au mois d’avril. Pour les agences récentes, à la trésorerie encore faible, Générale des Services a imaginé son propre fonds de soutien à travers une plateforme de financement participatif qui sera prochainement mise en place. Ouverte à ses franchisés, elle pourrait être étendue à tout le monde.

Une trésorerie fragile les premières années

Habituellement, le chiffre d’affaires d’une nouvelle agence Générale des Services s’accélère deux ou trois ans après leur création. Une partie de ce chiffre est en effet réalisé par les prestations auprès des personnes dépendantes à domicile. Mais cette part de l’activité de services n’intervient qu’après quelques temps d’implantation de l’agence sur son territoire : « Elle nécessite une autorisation qui n’est délivrée qu’au bout de 24 mois en moyenne, précise Didier Château, le président de Générale des Services, mais en attendant, la trésorerie demeure fragile. L’activité de l’agence commence à décoller quand cette prestation vient s’ajouter à celles de garde d’enfant, de ménage ou de jardinage. On assiste alors à un effet ciseau mais avec la crise, nos franchisés les plus récents voient leur élan coupé net. Et il est hors de question de les laisser tomber. » Pour ces nouveaux franchisés, le réseau a donc imaginé une plateforme de financement participatif, car leur agence n’entre pas non dans les critères des dispositifs de soutien mis en place pendant cette période de crise.

Reconstituer ses fonds propres

Acceptée par l’Autorité des marchés financiers, cette plateforme de financement sera ouverte dans un premier temps aux seuls franchisés du réseau : ils seront invités à placer une somme d’argent à un taux de 4 à 5 % de rendement dans un fonds commun. L’agence en difficulté reconstituera ainsi une partie de ses fonds propres à un taux de 6 % et, par effet levier, pourra solliciter aussi un soutien bancaire. Un collège de franchisés décidera des sommes attribuées à chacune des agences demandeuses. « C’est un moyen rapide et simple à mettre en place pour les soutenir, précise Didier Château. Cela permet aussi que l’argent circule à l’intérieur de notre propre réseau, et c’est un symbole fort pour nous, puisque les franchisés les plus solides vont aider leurs pairs les plus fragiles. » Développée initialement à l’intérieur du réseau, la plateforme de financement pourra être ouverte à l’entourage proche, fournisseurs ou famille, voire au grand public, si la somme récoltée est insuffisante : « Nous espérons lever entre 500 000 et un million d’euros, précise Didier Château. Si nous sauvons 20 agences, ce sont aussi plusieurs centaines d’emplois qui sont conservés. »

La dépendance, première prestation en période de crise

En période de crise, ces agences récentes sont d’autant plus impactées que l’activité du réseau Générale des Services, depuis le début du confinement, est en nette baisse, et que la part des prestations les plus réalisées sont justement liées à la dépendance. Garde d’enfant, ménage jardinage sont de leur côté quasiment à l’arrêt. « Ce type de prestation n’a pas augmenté, constate Didier Château, car certaines personnes chez qui nos salariés interviennent en temps normal ont suspendu les interventions. Mais cette diminution s’équilibre avec des interventions auprès de personnes hospitalisées de retour chez elles ou dont on a reporté l’hospitalisation. »

Si la plupart des agences du réseau sont impactées par la situation, Didier Château reste confiant. Il voit même dans cette crise une réelle opportunité pour le secteur des services à la personne. Pour preuve, depuis le 15 mars, Générale des Services n’a jamais enregistré autant de candidatures pour de futures agences. « Ce sont souvent des cadres en reconversion avec des projets sérieux qui cherchent à se réorienter vers un métier qu’ils jugent utile. Nous étions jusqu’ici à un rythme moyen d’une nouvelle agence par mois. Je pense qu’on en ouvrira probablement 25 l’an prochain. »

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