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Coronavirus : Frédéric Roux (Faire Valoir) : « Il faut garder le lien avec ses salariés mais aussi entre dirigeants »
Témoignage Sarthe # Imprimerie

Coronavirus : Frédéric Roux (Faire Valoir) : « Il faut garder le lien avec ses salariés mais aussi entre dirigeants »

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Dirigeant avec son épouse Mathilde du groupe sarthois Faire Valoir, Frédéric Roux a été contraint de fermer ses deux sites du Mans et de Tours. Pour autant, le couple d’entrepreneurs maintient le lien avec leurs salariés durant le confinement, mais également avec leurs confrères dirigeants.

Dirigeants du groupe Faire Valoir, Mathilde et Frédéric Roux ont mis à l'arrêt leurs sites du Mans et de Tours — Photo : Cédric Menuet - Le Journal des entreprises

Spécialiste de l’impression numérique, le groupe sarthois Faire Valoir a mis à l’arrêt ses deux entreprises, Amega à Changé, près du Mans, et Figarol à Saint-Pierre-des-Corps, à côté de Tours. Deux sites industriels qui emploient 40 personnes pour un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros et qui produisent des éléments de signalétique pour les secteurs de la grande distribution, de la communication événementielle et de la décoration. « Dès l’annonce de l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes, nous avons eu les premières annulations de commandes chez Figarol qui réalise la majorité de son activité sur l’événementiel », indique Frédéric Roux, à la tête du groupe Faire Valoir avec son épouse Mathilde. Un premier choc qui permet néanmoins au couple d’anticiper le violent coup de frein que connaissent aujourd’hui les entreprises françaises et d’activer rapidement le chômage partiel.

Positionnée sur le domaine de l’aménagement d’espaces de vente pour la grande distribution, Amega a elle aussi cessé rapidement sa production. « Les magasins non alimentaires sont fermés. Quant aux grandes surfaces, elles se concentrent sur l’approvisionnement alimentaire de leurs rayons. L’aménagement et la décoration sont en sommeil. »

Maintenir le lien avec les salariés

Confiné à domicile, le couple d’entrepreneurs a mis en place un carnet de bord pour y consigner les décisions prises au jour le jour. « Ce n’est pas simple, il faut gérer en fonction des informations du moment, qui changent régulièrement. Les consignes officielles ne sont pas toujours claires », déplore Frédéric Roux. Gérer la fermeture des deux sites, mettre en place le chômage partiel, assurer les commandes encore au portefeuille, revoir les échéances bancaires, autant de tâches à exécuter d’urgence pour les deux dirigeants.

« Rapidement, nous nous sommes posé la question du maintien du lien avec les salariés. Il s’agit en effet d’être en mesure de les contacter en cas de relance de la production et de répondre à leurs interrogations, notamment sur les questions salariales. Or, certains n’ont pas d’adresse mail ou d’ordinateur. » Frédéric Roux s’est donc tourné vers la messagerie instantanée WhatsApp, accessible sur téléphone portable. « Nous avons créé un groupe de discussion pour chaque site. Rapidement celui de Tours a été utilisé pour plaisanter, nous en avons donc créé un second plus sérieux, tout en gardant cet espace de légèreté qui permet de garder le lien au quotidien et de dédramatiser la situation. »

Effet miroir grâce aux réseaux de dirigeants

Impliqués dans plusieurs réseaux locaux d’entrepreneurs, Mathilde et Frédéric Roux sont aussi parvenus à maintenir les connexions avec leurs confrères. « Même si nous avons la chance d’être deux à diriger le groupe, nous nous sommes malgré tout retrouvés isolés comme tout chef d’entreprise. Les réseaux d’entrepreneurs auxquels nous appartenons sont d’un grand soutien. »

Un appui trouvé notamment auprès des Élixirs, club des anciens membres du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) du Mans. « Nous avons décidé de maintenir notre réunion mensuelle en visioconférence. Ça a été extrêmement profitable. Au-delà du fait que nous étions heureux de nous retrouver, nous avons pu parler durant deux heures de notre ressenti face à cette situation inédite, échanger autour de nos bonnes pratiques et constater que nous avons tous les mêmes questionnements autour de la gestion de la crise, des dispositifs de soutien du gouvernement et des aspects bancaires. » Une réunion informelle qui a eu un effet miroir sur ce groupe de dirigeants sarthois, prêts à renouveler rapidement leurs échanges. « Je conseille à tous les chefs d’entreprise d’en faire autant. Il ne faut pas rester seul dans cette situation. Nous sommes tous face aux mêmes problématiques et s’interroger collectivement permet d’en prendre conscience. »

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