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Coronavirus : comment le Medef Anjou et son nouveau délégué général ont traversé la crise
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Coronavirus : comment le Medef Anjou et son nouveau délégué général ont traversé la crise

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Philippe Gauthier s’est installé dans ses nouvelles fonctions le 16 mars au matin. Quelques heures plus tard, le confinement était annoncé. Pendant toute la crise, le nouveau délégué général du Medef Anjou a été au cœur de l’action pour soutenir les dirigeants d’entreprises locaux.

Philippe Gauthier a pris ses nouvelle fonction de délégué général du Medef Anjou le 16 mars dernier — Photo : Olivier Hamard JDE

Parvenu à ce qu’il définit comme la fin d’un cycle, Philippe Gauthier, à 47 ans, avait envisagé de reprendre une entreprise quand le Medef Anjou lui a proposé, fin 2019, le poste de délégué général de l’organisation. Le vendredi 13 mars au soir, il faisait donc ses adieux à ses 42 collaborateurs de l’imprimerie Setig et d’Anjou Façonnage, à Beaucouzé, où il assurait les fonctions de dirigeant salarié depuis 7 ans. Dès 7 h 30, le lundi suivant, il intégrait les locaux du Medef Anjou… pour les quitter quelques heures plus tard.

À peine installé dans son bureau, le nouveau délégué général était contraint, comme tout un chacun, au confinement. Lui qui partait pour une nouvelle aventure professionnelle dont il entrevoyait les contours se voyait confronté à un premier et inattendu challenge de taille. « C’était un peu lunaire et surréaliste, confie-t-il. J’arrivais dans ce nouveau poste avec la mission d’animer, de former et d’informer les adhérents. Dès le départ, il a fallu réagir très vite et s’adapter. Nous avions un afflux d’informations qui venaient de toutes parts et qu’il nous fallait trier. »

Apporter des réponses aux entrepreneurs

Le nouveau délégué général du Medef Anjou a pu s’appuyer sur ses nouveaux collaborateurs et sur l’expérience de son prédécesseur Henri Mercier, en poste depuis 4 ans, qui ne quittera l’équipe que le 30 juin, pour assurer la transition. « Très vite, nous avons trié toutes ces infos pour les diffuser auprès de nos 200 adhérents, témoigne Philippe Gauthier. Nous avons édité un « flash Covid » tous les jours, avec une synthèse des décisions gouvernementales et de ce que nous recueillions auprès de nos instances nationales ou de la presse. Rapidement, il nous a aussi fallu répondre aux nombreuses interrogations et problématiques des dirigeants locaux qui nous ont sollicités. Parmi eux, il y avait majoritairement nos adhérents, mais aussi d’autres entrepreneurs. Je pense que nous avons apporté des réponses adaptées, et quand nous ne les avions pas, nous les avons orientés vers des spécialistes, avocats, banquiers, experts-comptables, ou vers des dirigeants d’entreprise plus conséquente susceptibles de les épauler. » Une plateforme, Medef Anjou Solidarité, mise en place dès le mois de mars, a permis d’apporter une aide ponctuelle aux entrepreneurs.

En contact avec les dirigeants du territoire, Philippe Gauthier a pu mesurer, tout au long de la crise sanitaire, les problèmes rencontrés par des entrepreneurs, parfois en totale déshérence face à une situation inédite et particulièrement compliquée. Il a aussi participé, chaque vendredi, au Codefi, le Comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises, aux côtés des différents représentants des administrations, des chambres consulaires et des syndicats. De même, le Medef Anjou a entretenu un lien permanent avec les instances nationales du mouvement : « Elles nous ont beaucoup aidés avec beaucoup de disponibilité, ajoute-t-il. Nous avions une assemblée plénière chaque semaine, comme nous avons pu échanger au plan régional lors d’une réunion hebdomadaire en visioconférence. »

« Les modèles d’avant le Covid auront du mal à survivre »

Après quelques semaines, Philippe Gauthier a réintégré son bureau pour poursuivre son activité. Puis, le 11 mai, le début du déconfinement a marqué pour lui l’entrée dans une nouvelle phase, avec la reprise plus marquée de l’activité des entreprises. « Nous ne sommes plus dans la même problématique, analyse-t-il. Pour les entreprises, c’est autre chose qui redémarre. Elles s’en relèveront mais ce sera long. Aujourd’hui, cela fonctionne car tout le monde est à la manœuvre, mais chacun va devoir se reposer des questions, mettre en place des choses nouvelles en prenant le temps et de la hauteur de vue. Le monde est en train de changer et les modèles d’avant le Covid auront du mal à survivre. »

Le Medef Anjou aussi en profite pour s’interroger et se réinventer, désireux de placer par exemple la RSE au cœur de son action. Il commence à écrire ce qu’il sera demain, et Philippe Gauthier veut apporter sa contribution à cette mutation. Sa prise de fonction dans une période difficile l’a renforcé dans sa conviction d’avoir fait le bon choix, le jour où il a quitté son poste de dirigeant pour celui de délégué général : « Je n’ai aucun regret car il y a de la pertinence dans le fait d’être là. J’ai pu mesurer l’utilité du mouvement. Maintenant il va falloir être au plus près de nos adhérents pour essayer de passer la crise. Tous ensemble on trouvera des solutions. »

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