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Coronavirus : comment la marque de vêtement Terre de Marins compte relancer ses ventes
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Coronavirus : comment la marque de vêtement Terre de Marins compte relancer ses ventes

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Avec le déconfinement, la marque de textile Terre de Marins peut relancer ses ventes en s'adaptant aux nouvelles conditions de marché. La PME de la Séguinière a mis en place un protocole sanitaire drastique pour ses propres magasins. Elle a aussi soutenu, parmi ses 1 200 revendeurs, certains magasins multimarques indépendants qui ont demandé des décalages de paiement et de livraison.

Les magasins de la marque Terre de Marins ouvrent à nouveau leurs portes cette semaine — Photo : Terre de Marins

Début de rentrée commerciale pour le fabricant des vêtements Terre de Marins. Après huit semaines de fermeture, les trois magasins du groupe familial Publi Impress, basé à La Séguinière (Maine-et-Loire), viennent de rouvrir ce lundi 11 mai, son site d’e-commerce ayant bien entendu poursuivi son activité pendant la crise. Toutes basées dans l’Ouest - à Vitré (Ille-et-Vilaine), Beauvoir-sur-Mer (Vendée) et à La Séguinière -, les boutiques de l’entreprise familiale créée en 1985 s’appuient désormais sur un protocole très strict.

Vêtements mis en quarantaine

Ainsi, les portes des magasins resteront ouvertes, des vitres ont été installées sur les caisses, un marquage au sol a été réalisé et le personnel dispose de masques et de gel hydroalcoolique. « Les horaires d’ouverture ont été modifiés pour assurer une désinfection midi et soir, explique Frédéric Péault, le dirigeant. Nous avons aussi fermé certaines cabines d’essayage et tous les vêtements essayés, s’ils ne sont pas achetés, seront mis en quarantaine. »

Pour Publi Impress, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2019 et emploie au total 120 salariés, dont une quinzaine dans ses boutiques, la réouverture de ses propres magasins constitue une étape importante. Mais la reprise de l’activité de ses revendeurs est bien plus déterminante : ses vêtements sont en effet distribués en majorité par 1 200 points de vente, en France et en Belgique. Chaque année, le groupe de la Séguinière propose quelque 2 000 modèles sous plusieurs marques : Terre de Marins, vendue en GMS, Elle est Où la Mer et Maé Mahé, commercialisées dans de grandes enseignes d’articles de sport, des boutiques ou encore des boutiques multimarques. Tous ces partenaires sont, eux aussi, en train de rouvrir leurs portes cette semaine, les magasins indépendants représentant pour le groupe environ un tiers de ses revendeurs.

Ventes décalées et contraintes logistiques

Leur fermeture pendant deux mois va engendrer des pertes pour la PME des Mauges qu'elle ne peut encore pas chiffrer : « Mais la baisse sera logique, assure Frédéric Péault. Il existe des temps d’achats. Lorsqu’ils sont passés, il est trop tard et les produits ne correspondent plus à la saison. Nous espérons que la date des soldes sera repoussée.

Les magasins auraient ainsi plus de temps pour vendre une partie des collections actuellement en rayon, même si nous ne savons pas quelle sera l’attitude des consommateurs après la crise. » À ces incertitudes sur les ventes en magasins, qui pourraient engendrer une baisse des commandes les mois suivants, s’ajoutent de nouvelles contraintes logistiques pour la PME des Mauges : elle livre habituellement ses collections hiver à la fin de mois de juin et la fermeture des magasins pendant deux mois va lui imposer de les approvisionner plus tard dans l’été, selon ce qu’ils auront écoulé. Mais Frédéric Péault s’inquiète aussi de la capacité des petits magasins indépendants à se relever après la crise. « Nous en avons soutenu certains pour soulager leurs opérations de trésorerie, précise-t-il. Notre marque Elle est Où la Mer, vendue en multimarques, a reçu des demandes de décalage de livraisons et de paiement. Ces magasins sont nos partenaires et nous voulons qu’ils soient encore clients et revendeurs demain. »

Effectif réduit et télétravail

Si les activités de distribution de Terre de Marins redémarrent, les autres services de la PME ont continué à tourner durant le confinement. Après la première semaine du confinement durant laquelle l’entreprise des Mauges s’est arrêtée, elle a rapidement dû s’organiser pour préparer les collections futures : tous les vêtements sont en effet conçus à La Séguinière, où demeure un atelier de confection, même si une très grande partie des vêtements sont fabriqués chez des partenaires en France et à l’étranger. « Certains services ont été quelque temps en stand-by, précise Frédéric Péault, comme nos commerciaux, qui ont repris ensuite pour prévoir la réouverture des magasins. Le site logistique est resté ouvert en effectif réduit, la partie administrative a travaillé à distance par roulement. Le bureau d’études a repris pour terminer les collections de l’été 2021, qui seront déjà en prévente, à partir de juin, et nos acheteurs se sont chargés de trouver les matières premières. »

L’atelier a lui aussi poursuivi son activité avec un effectif restreint, pour fabriquer des masques ou des surblouses donnés dans l’entourage ou au centre hospitalier de Cholet.

À La Séguinière, où transitent tous les produits conçus sur son site avant d’être redistribués, l’entreprise enregistre un stock inhabituel de vêtements de ses différentes marques. Dans les semaines à venir, la réouverture des magasins devrait lui permettre de retrouver peu à peu un flux normal.

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