Le Comptoir agricole des Mauges va investir environ 2 millions d'euros pour s'offrir un nouveau siège à Landemont. Le vendeur de tracteurs et de matériels agricoles (tracteurs-chargeurs, mélangeuses, pailleuses, désileuses, etc.) a trouvé un accord avec l'agglomération Mauges Communauté pour l'acquisition de 9 500 m² de terrain. Aujourd'hui basés dans la commune voisine de Saint-Sauveur-de-Landemont, ses actuels bureaux, son magasin de pièces détachées et ses principaux ateliers de réparation (SAV) déménageront bientôt dans « 2 000 m² de bâtiments neufs », annonce le patron Arnaud Housset.
Déménagement en 2018
Question calendrier, « les travaux devraient débuter au second semestre 2017, pour une livraison du site un an plus tard », précise le concessionnaire de la marque Valtra. Sur trois générations, le bourg de Saint-Sauveur a tour à tour accueilli la forge de son grand-père maréchal-ferrant, puis l'entreprise de son père, qu'il a reprise en 2011. Mais désormais l'accès des camions s'avère compliqué : impossible de croiser un autre véhicule sur la principale voie qui mène au magasin. Vétustes, ses deux ateliers sont séparés par une route, entourés de lotissements. « J'achète avant tout du confort de travail », explique Arnaud Housset. Aujourd'hui, Le Comptoir Agricole des Mauges compte trois points de ventes : Saint-Saveur, Saint-André-de-la-Marche (49) et Le Grand-Auverné (44). Réseau auquel il faut aussi ajouter « Agri 4 » (5 salariés, 2 millions d'euros de CA) à Saint-Erblon (53), une société soeur rachetée en 2016 par Arnaud Housset. Sa zone de chalandise s'étend donc de la Loire-Atlantique (jusqu'à Châteaubriant et La Chapelle-sur-Erdre) au Maine-et-Loire (jusqu'à Cholet, Chemillé et Vihiers) en passant par le sud de la Mayenne
Condamné à grossir
Si le prochain projet ne constitue pas un agrandissement à proprement parler, Arnaud Housset affirme qu'à l'avenir « l'entreprise sera condamnée à grossir, en étendant sa couverture géographique ». Certes, il assure « n'avoir jamais connu d'exercice déficitaire » et son chiffre d'affaires a progressé, d'environ 7 millions à 8 millions d'euros dans les années 2005-2010 pour atteindre 11,5 millions d'euros en 2016 (avec un pic à 13,7 millions en 2013). Mais son marché se réduit depuis deux ans, en raison de la baisse des prix agricoles, sachant que les mauvaises conditions météo ont mis à mal les récoltes de céréales dont les rendements ont reculé de 15 à 20 %.... Par ailleurs, la fin des quotas laitier a entraîné une forte variabilité des prix et un manque de visibilité pour les éleveurs... « Et comme un agriculteur ça marche au moral, ils sont plus frileux quand il s'agit d'investir, enchaîne Arnaud Housset. Résultat les immatriculations de tracteurs ont chuté, de 38.000 à 26.000 plaques en France entre 2012 et 2016. Sur ma zone de chalandise, il s'est vendu 507 tracteurs en 2016, contre 600 l'année d'avant... » Arrivé à maturité, son marché se dirige durablement « vers une baisse du nombre de ventes », estime le commerçant. Notamment en raison de la concentration des exploitations agricoles en de plus grosses unités. Pour pérenniser sa société, il compte donc grandir, lui aussi. Le Comptoir agricole des Mauges n'exclut pas une croissance externe d'ici trois à cinq ans.
