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Comment MicroMécanique compte rompre sa dépendance à l'industrie automobile
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Comment MicroMécanique compte rompre sa dépendance à l'industrie automobile

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MicroMécanique poursuit ses efforts pour moins dépendre de l'industrie automobile. L'usineur angevin compte pour cela s'ouvrir les portes du marché de l'horlogerie et cible de nouveaux pays.

Patrick Demots a élaboré un plan de développement de 5 ans pour MicroMécanique — Photo : Olivier Hamard JDE

En juin prochain, MicroMécanique présentera pour la première fois son savoir-faire à Genève, pour un salon international spécialisé dans la haute précision pour les secteurs de l'horlogerie-joaillerie, des microtechnologies et des technologies médicales. Ce rendez-vous est l’une des premières étapes du plan 2020-2025 qu’a défini Patrick Demots, le dirigeant de cette PME basée à Verrières-en-Anjou, au nord-est d'Angers, et spécialisée dans l'usinage : « Il y a dix ans, l’entreprise travaillait à 70 % pour l’industrie automobile, précise-t-il. Nous nous sommes surtout employés depuis dix ans à développer de nouveaux marchés comme l’aéronautique, l’agroalimentaire, la défense, le luxe ou encore le médical. L’automobile ne pèse plus que pour 42 % de notre activité et, d’ici cinq ans, elle ne devrait plus en représenter qu’un tiers. »

Plus petit, plus technique, plus loin

Pour développer de nouveaux marchés, la PME angevine de 25 salariés a investi dans de nouvelles machines et s’est appuyée sur ses savoir-faire : la fabrication d’outillages en carbure de tungstène, qui reste une de ses spécialités, et l’usinage de pièces de très grande précision, toujours en petite quantité. « Ces pièces très techniques sont le plus souvent intégrées dans une machine pour en fabriquer d’autres en plus grande série, explique Patrick Demots. Nous sommes référencés comme fournisseur stratégique chez plusieurs industriels et nous voulons nous placer de plus en plus comme sous-traitant de premier rang, en allant aussi vers la fabrication de pièces embarquées, mais toujours en petite série ».

Pour cela, MicroMécanique va encore renforcer son outil industriel et prévoit d’investir plus d’un million d’euros dans les cinq ans. « On nous demande des pièces de plus en plus petites avec beaucoup de technicité, complète Patrick Demots. Pour 2025, le challenge est donc de faire plus petit, plus technique, et plus loin. Plus loin, parce qu’actuellement, nous n’étions qu’à 3 % d’export en 2018, nous sommes montés à 7 % l’an dernier et l’objectif est d’atteindre 25 % dans 5 ans. »

Première étape vers le développement de l'export, la signature en décembre 2019 d’un contrat de deux ans avec un très grand nom de l’horlogerie, qui ouvre à MicroMécanique de nouvelles perspectives. « C’est l’une des raisons de notre présence au salon de Genève, précise Patrick Demots, où nous allons aussi cibler d’éventuels clients du secteur des technologies médicales. »

25% de croissance en 2025

Avec le développement de nouveaux secteurs et de l’export, la PME angevine, qui a réalisé plus de 2 millions d'euros de chiffre d’affaires l’an passé, s’est fixé une croissance de 20 à 25 % dans les cinq prochaines années, pour atteindre 2,5 millions d'euros en 2025. Elle garde aussi un œil sur les nouvelles technologies, en particulier la fabrication addictive. « Demain, il y aura besoin de la grande précision que nous apportons aux pièces usinées, explique Patrick Demots, sur des pièces fabriquées par ajout de matière. Nous avons missionné une personne pour assurer une veille technologique et nous allons nous faire accompagner par le Cetim, le Centre technique des industries mécaniques, pour envisager ces nouveaux procédés. »

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