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Comerso donne de la valeur aux invendus
Maine-et-Loire # Agroalimentaire

Comerso donne de la valeur aux invendus

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Créée en 2013, l'entreprise Comerso, basée à Angers et à Agen, propose aux magasins de valoriser leurs invendus, alimentaires ou non.

L'entreprise Comerso a développé des solutions pour la gestion des invendus alimentaires et des produits à date courte — Photo : Comerso

L'entreprise Comerso, qui invite les entreprises à mieux gérer leurs invendus et qui multiplie son activité par 4 chaque année, est née en 2013 d’une rencontre fortuite : cadre dans un grand groupe alimentaire, l’Angevin Pierre-Yves Pasquier rencontre, lors d’un trajet en covoiturage, l’Agenais Rémi Gilbert, qui travaille pour la Banque publique d’investissement. Pierre-Yves Pasquier fait alors part de son idée de valoriser les invendus des grandes surfaces pour lutter contre le gaspillage.

Comerso va naître quelques mois plus tard de cet échange. « Nous sommes partis du constat que, quotidiennement, beaucoup d’invendus de la grande distribution étaient jetés, explique Pierre-Yves Pasquier, cofondateur de Comerso, même si une partie est donnée aux associations. Nous avons commencé par le secteur alimentaire pour élargir aux autres domaines, puisque toutes les entreprises ont des stocks à gérer. Notre métier, c’est donc de proposer des solutions pour que les invendus soient réutilisés, avec l’objectif qu’il n’y ait plus un produit qui ne trouve preneur, par les dons, le déstockage ou la revalorisation. »

Une solution informatique et logistique pour gérer les invendus

Comerso a démarré avec une première enseigne, en lui proposant un outil d’automatisation et de sécurisation du don aux associations, avec deux volets : une solution informatique pour la traçabilité et l’organisation de ce don et la partie logistique et transport. Pour cela, Comerso s’est associé en 2016 avec l’entreprise d’insertion Envie et, désormais, 75 chauffeurs en France assurent le transport des invendus.

« Travailler avec nous équivaut à une augmentation de 5 % de son chiffre d’affaires, du fait de la valorisation des invendus. »

« Notre rôle est de développer et de proposer des solutions en organisant et en simplifiant le fonctionnement entre entreprises et associations. Nous ne sommes plus une start-up, mais une société de 35 personnes, dont un tiers de commerciaux en France, un autre tiers en R&D et en informatique à Angers et un troisième en fonctions support, installés à Agen. Nous avons doublé les effectifs entre l’été 2017 et mars 2018. En 2018, nous allons collecter l’équivalent de plus de 10 millions de repas qui ne l’étaient pas par les associations, et plus de 4 000 tonnes de produits non-alimentaires qui seront revendus en déstockage ou donnés. Nous allons même jusqu’au bout de la chaîne avec des solutions ultimes de valorisation pour les invendus alimentaires, en travaillant avec des filières locales, en les proposant à des zoos ou en biodéchets pour l’agriculture. »

Entre 5 000 et 120 000 euros d’économie

Pour les dons aux associations, Comerso a donc développé une solution entièrement sécurisée appelée C-don®, composée d’un logiciel, de sondes de température pour chambre froide, d’affiches, de caisses à puce et de matériel de stockage. Les chauffeurs sont géolocalisés et l’entreprise assure également la formation et le suivi du personnel. Parallèlement, une autre solution, C-stick®, permet aux magasins de gérer les produits à date courte. Aujourd’hui, Comerso rayonne sur l’ensemble du territoire national et travaille avec un peu plus de 350 magasins de la plupart des grandes enseignes et livre 400 associations.

Un aspect écologique et un fort impact sociétal

La majorité des clients sont des grandes surfaces ou de petites structures de distribution et les produits non-alimentaires représentent 20 % de ses activités. « Travailler avec nous équivaut à une augmentation de 5 % de son chiffre d’affaires, assure Pierre-Yves Pasquier. Cela peut représenter entre 5 000 et 120 000 euros d’économies pour une entreprise, selon sa taille. Au-delà de réveiller ce potentiel économique en permettant de valoriser les invendus, il y a un aspect écologique et un impact sociétal fort. Les entreprises y sont sensibles, et cela a même été renforcé par la loi Garot de 2016, qui impose aux magasins de plus de 400 mètres carrés de ne plus jeter les invendus alimentaires. »

S’ils préfèrent rester discrets sur le chiffre d’affaires de l’entreprise, les dirigeants de Comerso, qui ont réalisé une levée de fonds de 2,2 M€ en 2016, veulent aujourd’hui renforcer leur présence partout en France, avant de penser à l’international. « Nous avons des contacts dans des pays européens et cela fait partie des pistes de développement, affirme Pierre-Yves Pasquier, mais le potentiel sur le territoire national est encore très important. Nous voulons continuer notre croissance et multiplier notre activité par 4 chaque année, en doublant le nombre d’entreprises clientes d’ici fin 2019. Dans le même temps, nous devrions atteindre un effectif de 50 à 60 personnes. »

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