Il y a encore dix ans, en bordure de l’autoroute à Chemillé, le site d’Isover n’était encore qu’un champ. Installée depuis 2010 sur 29 hectares dans la zone industrielle de la commune des Mauges, l’usine de la filiale de Saint-Gobain (41, Md € de CA 2018, 180 000 collaborateurs) représente 41 500 mètres carrés de bâtiments. 100 millions d’euros y avaient été investis pour son ouverture et le second agrandissement vient d’être inauguré : une ligne entièrement dédiée à la production de laine de verre à souffler, qui vient compléter celle de panneaux et de rouleaux d’isolants de la même composition. Conditionné en sacs, le produit est pulvérisé dans les combles pour assurer l’isolation.
« Pas d’avenir industriel sans écologie, et inversement »
Pour le Pdg de Saint-Gobain Pierre-André de Chalendar, l’usine de Chemillé est l’exemple même de ce que vers quoi veut tendre le groupe dans les années à venir :
« C’est le symbole de trois convictions fortes, a affirmé lors de l'inauguration du site Pierre-André de Chalendar : on peut faire de l’industrie lourde en France, cette industrie est un facteur structurant pour les territoires et l’industrie et l'écologie sont liées de manière indissociable : il n’y a pas d’avenir industriel sans écologie, ni d’avenir écologique sans industrie. » Et le Pdg de Saint-Gobain de rappeler les procédés mis en place dans l’usine de Chemillé : utilisation d’une proportion de verre recyclé, circuit d’eau fermé à l’intérieur du site ou encore réduction de l’impact environnemental et de la consommation d’énergie : La laine isolante qui sera utilisée ensuite par les professionnels par un procédé de soufflage est en effet élaborée avec 40 % de verre recyclé. Les locaux administratifs sont chauffés en récupérant la chaleur des fours et une usine de traitement d’eau interne permet de la recycler à 100 % et de la réinjecter dans le circuit de fabrication. Ne sortent donc des impressionnantes cheminées qui dominent le site que de la vapeur.
Un marché de l’isolation en pleine croissance
Isover a investi 35 millions d’euros pour ce nouvel équipement de 4 500 mètres carrés. Au total, à Chemillé, le groupe a injecté depuis la création du site pas moins de 150 millions d’euros. Mise en service depuis la fin de cet été, la ligne de production de laine à souffler, d’une capacité de 30 000 tonnes par an, soit l’équivalent de 100 000 toits isolés, est destinée à un marché local : « Le projet a été lancé il y a deux ans, précise Hervé de Maistre, directeur général de Placoplâtre-Isover. L’Ouest et le Sud-Ouest sont les régions les plus porteuses et représentent 40 % du marché national, qui connaît actuellement une croissance à deux chiffres. Cette nouvelle ligne a permis la création de 20 emplois sur le site et celle de 400 emplois indirects » La laine de verre à souffler fabriquée à Chemillé est conditionnée en sacs après compression, permettant de réduire l’impact du transport, pour être utilisée par des professionnels de l’isolation dans un rayon d’environ 400 kilomètres.
À Chemillé, le site d’Isover compte désormais 120 personnes et fonctionne sans discontinuer, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Avec ce nouvel équipement, la capacité de production de l’usine s’élève désormais à 100 000 tonnes de laine de verre chaque année, sous différentes formes, à souffler, en rouleaux ou en plaques. Si actuellement l'usine emploie 40 % de verre recyclé pour la fabrication de la laine à souffler, il entend bien augmenter cette proportion. Déjà, à Chalon-sur-Saône, sur un autre site d’Isover une ligne de fabrication utilise 100 % de verre recyclé.