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Chastagner-Delaize se relance avec les nouvelles mobilités et le luxe
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Chastagner-Delaize se relance avec les nouvelles mobilités et le luxe

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L'entreprise sarthoise de mécanique de précision reçoit une aide de 920 000 euros au titre du fonds de modernisation de la filière automobile. Chastagner-Delaize investit en effet dans de nouveaux outils afin de poursuivre son développement dans les domaines du luxe et des nouvelles mobilités.

Président de Chastagner-Delaize, à La Ferté-Bernard, Christophe Camaret accentue le positionnement de l'entreprise vers les marchés du luxe et des nouvelles mobilités — Photo : Cédric Menuet

Chastagner-Delaize reçoit un soutien de poids. Basée à la Ferté-Bernard, l’entreprise de mécanique de précision compte parmi les lauréats sarthois du fonds de modernisation de la filière automobile et va ainsi recevoir une subvention de 920 000 euros de la part de l’État. Une enveloppe qui va lui permettre d’engager de nouveaux investissements en 2021. L’industriel prévoit en effet d’injecter 1,8 million d’euros sur deux ans, dont un million dès cette année, dans la modernisation de son outil de production. " Ces investissements étaient déjà programmés pour 2020, la pandémie les a gelés, indique Christophe Camaret, président de l’entreprise. L’appel à projets du Plan de relance nous a donc permis de les relancer, car malgré les chamboulements de la crise en cours, il y a aussi des opportunités de nouveaux marchés pour les industriels. " À la tête de Chastagner-Delaize depuis 2003, Christophe Camaret a positionné l’entreprise en tant qu’équipementier produits, fournissant à ses clients des prestations allant du développement à l’industrialisation en passant par les évolutions ultérieures d’un produit. La PME évolue ainsi sur les marchés de l’automobile, de l’aéronautique, de la défense et du luxe. Une stratégie gagnante pour Chastagner-Delaize qui est passé de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires fin 2015, à 18 millions cinq ans après. Dans le même temps, ses effectifs ont évolué de 80 à 140 personnes employées sur ses deux sites de La Ferté-Bernard et du Mans.

Montée en puissance de l’activité luxe

Cette croissance, Christophe Camaret l’explique notamment par la montée en puissance du secteur du luxe dans sa clientèle, qui représente aujourd’hui 40 % de son chiffre d’affaires. Aux côtés des pièces automobiles, ce sont en effet des objets de décoration, des bagages et du mobilier pour de grandes marques françaises qui sortent des ateliers de La Ferté-Bernard. " Nous gagnons ces nouveaux marchés en transposant nos process et notre savoir-faire de l’automobile vers le luxe, tout en conservant la même qualité qu’une fabrication manuelle. La carrosserie d’une voiture ou la structure d’une valise nécessitant la même précision. Notre bureau d’études sait s’adapter à ces nouvelles demandes. " Ainsi, Chastagner-Delaize a livré fin 2020 une petite série de 370 sièges et banquettes pour le musée du Louvre à Paris, des pièces associant bois, cuir et métal et nécessitant 20 mois de travail pour les équipes fertoises. Parallèlement, l’entreprise trouve un nouvel axe de développement en explorant le créneau des nouvelles mobilités, avec une diversité de projets illustrant la capacité d’adaptation de son outil industriel. Ainsi, les équipes travaillent actuellement à la réalisation d’un prototype de jet-ski électrique, un vélo à assistance électrique, un van ou encore à la modernisation de véhicules anciens.

Réduire la dépendance à l’industrie automobile

Avec ses diversifications vers le luxe et les nouvelles mobilités, Chastagner-Delaize entend ainsi se prémunir des fluctuations du marché automobile traditionnel qui représente 30 % de son chiffre d’affaires. Des variations largement amplifiées par la crise sanitaire en cours. " Les projets de développement automobile ont chuté de 80 % en 2020 ! Il faut les compenser et donc accélérer notre diversification. " D’autant que la PME subit toujours les conséquences de l’arrêt brutal l’an passé de ses activités liées à l’aéronautique et à la défense, un pôle représentant près de 30 % de son chiffre d’affaires. " Nous avons toujours recours au chômage partiel, qui concerne 45 salariés actuellement. Nous avons également mobilisé un PGE, toujours au chaud pour l’instant ", indique le dirigeant. En ouvrant le parapluie, Christophe Camaret se prémunie ainsi de la baisse d’activité de 25 % que son entreprise a connue au deuxième semestre 2020. " Néanmoins, la pandémie a confirmé que notre positionnement en tant qu’équipementier produits était le bon. Les différents dispositifs mis en place depuis un an par l’État nous ont donc permis de sécuriser l’entreprise et d’investir sereinement. " Ainsi, dans les prochains mois, Chastagner-Delaize va intégrer des robots de soudure, des moyens d’impression 3D ainsi qu’une nouvelle cabine de peinture, plus vaste. Des moyens modernes censés appuyer son développement dans les domaines du luxe et des nouvelles mobilités qui s’accompagnent également de quelques embauches. Cinq postes vont être créés cette année, principalement sur le bureau d’études de l’entreprise.

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