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CBM investit 12 millions pour centraliser sa logistique
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CBM investit 12 millions pour centraliser sa logistique

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Auparavant réparties sur trois sites au Mans, CBM (Car Bus Maintenance) réunit ses activités de distribution de pièces détachées pour cars, bus et tramway sur un site unique. La PME y a consacré 12 millions d’euros.

— Photo : CBM

Il aura fallu trois jours en septembre dernier pour installer l’entreprise dans ses nouveaux murs au Mans. Un déménagement de 200 mètres seulement pour CBM (Car Bus Maintenance) qui maintient son implantation dans le quartier de l’Université où l’entreprise a investi 12 millions d’euros dans ses locaux neufs. Si elle disposait jusqu’à présent de trois sites logistiques répartis dans l’agglomération mancelle, elle centralise désormais ses activités de distribution de pièces détachées pour cars, bus, tramway et métro dans un bâtiment unique de 13 500 m². Implanté sur un terrain de 50 000 m² situé en limite de ville, 75 salariés s’y affairent sur les 155 collaborateurs que le sarthois emploie dans le monde. Sur cette niche de la distribution de pièces de véhicules, CBM a réalisé 126 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, contre 113 millions un an auparavant. « Nous sommes en progression constante, avec une croissance tirée par l’international. 55 % de notre chiffre d’affaires est réalisé hors de France », indique le président de CBM, Samuel Turboust.

L’international pour grandir

Photo : Cédric Menuet - Le Journal des entreprises

Intervenant dans 60 pays, l’entreprise dispose d’implantations en Espagne, Italie, République tchèque, Pologne, Australie, Canada et États-Unis. Des pays où les transports en commun des grandes métropoles roulent avec des pièces détachées expédiées depuis Le Mans. CBM se fournit chez les équipementiers automobiles et organise des envois groupés depuis la Sarthe vers ses filiales étrangères, ou directement en France vers ses clients, les opérateurs de transport en commun. Depuis 15 ans, l’international est le terrain de jeu de CBM. « Le parc français d’autocars et d’autobus est constitué de 70 000 véhicules, explique Samuel Turboust. Nous étions alors sur un marché dans un contexte de concentration des opérateurs de transport public, et il en résultait une forte pression sur les prix. L’international nous a redonné de la liberté. » Pour y parvenir, l’entreprise propose une gamme très large de pièces détachées avec 80 000 références au catalogue dont 25 à 30 000 en stock. « Nous devons assurer une disponibilité permanente pour être en mesure de livrer nos clients en 24 heures. »

« Rendez-nous notre patron ! »

Une particularité qui a bien failli être remise en cause en 2009. À l’époque, le PDG d’alors Alain Fauconnet est démis de ses fonctions par l’actionnaire, le fonds d’investissement Natixis. « Nous voulions racheter l’entreprise alors que Natixis voulait la céder à un autre fonds, ce qui nous aurait lourdement endettés. Nous sommes entrés en conflit avec l’actionnaire et Alain Fauconnet a été remplacé par un manager de transition », rembobine l’actuel dirigeant. Une grève va mobiliser pendant plusieurs jours les salariés aux cris de « Rendez-nous notre patron ! », ce qui dénote dans cette période de crise économique. Sous la pression, Natixis vendra CBM à un pool d’actionnaires constitués des cadres de la société et de la quasi-totalité des 50 salariés. Aujourd’hui, 30 % du capital est aux mains des collaborateurs et l'épisode continue d'imprégner la culture de l'entreprise « Cela a créé un esprit de cohésion et de motivation qui perdure aujourd'hui », assure Samuel Turboust.

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