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Bruno Lucas (Medef) : "Le moral des chefs d’entreprise mayennais est au beau fixe"
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Bruno Lucas président du Medef Mayenne "Le moral des chefs d’entreprise mayennais est au beau fixe"

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Si le climat national général est dégradé, les chefs d’entreprise mayennais n’en ressentent que partiellement les effets, témoigne Bruno Lucas, président du Medef Mayenne. Principale ombre au tableau : les difficultés de recrutement.

Bruno Lucas, président du Medef Mayenne, veut accentuer les expérimentions sur l’organisation du travail, afin d’améliorer l’attractivité pour les recrutements — Photo : Rémi Hagel

Comment se portent les patrons mayennais ?

Malgré le climat général anxiogène, la situation est plutôt positive. Le moral des chefs d’entreprise mayennais est au beau fixe, ils ont des projets d’investissement et de recrutement. L’hiver n’a pas été celui redouté, les carnets de commandes sont bons. Par ailleurs, on rencontre un bon climat social dans les entreprises, une particularité permise, entre autres, parce que de nombreuses entreprises mayennaises sont patrimoniales. Cela leur donne une force d’adaptation.

N’y a-t-il pas des points noirs ?

Oui, il y en a. Beaucoup d’entreprises ont dû puiser dans leurs réserves. Leurs résultats seront certainement inférieurs à l’an dernier. La hausse du prix des matières premières nous affecte encore, mais la flambée semble s’atténuer. Il y a l’énergie, mais on constate plusieurs éléments rassurants : il n’y aura pas de coupures, grâce aux stocks, à la remise en route de centrales et à un hiver doux. Sur les tarifs, même si nous ne sommes pas revenus à 2019, nous ne sommes plus au niveau d’août 2022. Engie et TotalEnergies se sont dits prêts à renégocier les contrats signés au second semestre, au moment du pic. Par ailleurs, à la différence du Covid qui touchait tout le monde, les renégociations de contrats concernaient un tiers des entreprises.

Il reste les difficultés de recrutement. En Mayenne, sont recensés 14 000 projets de recrutement et 3 000 postes non pourvus. Notre taux de chômage est de 5 %, quand la région Pays de la Loire est à 6 % et la France à 7 %. Ici, nous n’avons pas de centres urbains comme Rennes ou Nantes et il est clair que les entreprises du Nord-Mayenne rencontrent plus de difficultés que celles du sud. Ces tensions ont toujours existé, mais la difficulté s’accroît.

Quelles solutions apporter à ses difficultés de recrutement ?

Au Medef, nous allons devoir accentuer nos travaux sur l’organisation du travail, pour créer de l’attractivité : qualité de vie au travail, semaine des quatre jours, télétravail, etc. Nous devons être agiles pour trouver des astuces.

Que pensez-vous du projet de réforme des retraites ?

Il y a une véritable inquiétude de nos collaborateurs. Les manifestations à Laval ont été importantes, avec un bon tiers de personnes venant d’entreprises privées. En France, nous avons un système par répartition qui nécessite la solidarité intergénérationnelle. La vraie question est : qui va payer la retraite de nos enfants ? On ne va pas diminuer les pensions, ni augmenter les cotisations. Il reste le report de l’âge légal du départ en retraite. Toutefois, nous devons prendre en compte l’usure professionnelle, l’évolution professionnelle, et travailler sur des dispositifs comme la retraite progressive. Le débat n’est pas vraiment sur l’âge, mais sur ce qu’on fait de sa fin de vie professionnelle. Par exemple, dans nos entreprises, nous pourrions garder les seniors comme tuteurs et formateurs.

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