L'export, Biodevas a rapidement pris le virage. Le laboratoire créé en 2005 à Savigné-l'Évêque travaille en effet à l'international depuis 2008. Un choix logique pour cette entreprise familiale qui développe et produit des solutions naturelles visant à diminuer l'utilisation de produits phytosanitaires et de médicaments dans la production végétale et la nutrition animale. Des produits sans toxicité, biodégradables et censés renforcer les défenses naturelles des plantes et des animaux.
« À l'époque nous étions sous marque de distributeur, et sentions le besoin d'aller voir ailleurs», note François Blua, DG de l'entreprise. L'aventure débute en Pologne, par une mission de volontariat international en entreprise (VIE). Pour entrer sur ce marché agricole en forte croissance, Biodevas développe un produit naturel dédié au traitement de la hernie du chou. Une implantation dans le pays qui lui permet ensuite de toucher la Hongrie et la République Tchèque. Une fois le pied à l'étrier, le laboratoire sarthois s'implante en 2010 au Maroc via une filiale à Agadir. « Un pays maraîcher et exportateur qui cherche de plus à se différencier par des productions naturellement protégées », explique le dirigeant. Un VIE prospecte également le marché allemand depuis Francfort.
« Barrières culturelles »
L'entreprise qui ne publie pas ses comptes revendique 18% de son chiffre d'affaires à l'export, principalement en Europe. Elle travaille sur le marché végétal avec des distributeurs, maraîchers et coopératives. Ces dernières étant également ses principaux clients sur son activité nutrition animale. Sur le marché national, outre la vente directe auprès des maraîchers, Biodevas travaille avec de grands groupes, fabricants d'aliments pour animaux. Toutefois, le créateur de la société Jean-Louis Blua reconnaît que le pays traîne des pieds en matière de solutions naturelles. «En France, il y a des barrières d'ordre culturel. Nous sommes le premier pays consommateur de médicaments et de pesticides. Contrairement à l'Allemagne, où il y a une volonté des pouvoirs publics d'avancer vers des cultures plus propres».
Autriche, Danemark, Norvège
Ce qui n'empêche pas Biodevas de bénéficier d'un bouche à oreille favorable à l'international. Des recommandations qui lui valent des demandes récentes d'Algérie. « En 2013, nous allons pérenniser les marchés existants, tout en prospectant vers l'Autriche, le Danemark et la Norvège. Des pays qui seront gérés par notre bureau polonaisde Poznan », ajoute François Blua. Outre l'export, Biodevas entamera également sa diversification vers des gammes grand public, tout en augmentant ses capacités de production. La construction d'une extension de 250m² dédiée à la fabrication sera achevée au printemps prochain.
