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Bigot Fleurs passe sous pavillon anglais
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Bigot Fleurs passe sous pavillon anglais

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Après une année 2020 mouvementée, le producteur sarthois de fleurs coupées Bigot fleurs a remonté la pente. Mieux : il vient d'être racheté par le mastodonte anglais Flamingo et sème déjà les graines d’une expansion à venir.

La PME sarthoise est née en 1958 et a traversé trois générations — Photo : Simon Lagoarde/Bigot

Une année record et un rachat par le géant britannique Flamingo Horticulture (22 560 salariés, 718 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020). Décidément, le climat 2021 est favorable pour la PME familiale sarthoise Bigot Fleurs, productrice de fleurs coupées, notamment des tulipes, du muguet et des roses.

Regain d’activité

L’année 2020 n’avait pourtant pas bien commencé. Perturbés par les deux premiers confinements, les codirigeants de la société ont vu les portes des fleuristes et de la grande distribution (80 % de leur marché) se fermer. Contrainte de détruire plus de 13 millions de fleurs au printemps 2020, représentant plus de trois millions d’euros de pertes, l’entreprise a subi son statut de business périssable et non essentiel. "En plus, le premier confinement est tombé en plein milieu du printemps. Pour le deuxième, il y a eu une action forte de la FNSEA et de la grande distribution, notamment Intermarché, qui a acheté nos fleurs pour les distribuer gratuitement. Ça nous a permis d’écouler une grosse partie de notre production", rassure Nicolas Bigot.

La barre s’est, depuis, largement redressée pour la PME de 180 salariés. La forte demande porte son prévisionnel 2021 à 30 millions d’euros, dix de plus qu’en 2019. "Il y a eu un fort rattrapage en décembre 2020. La demande explose et ne se dément plus depuis". Regain d’intérêt pour les jardins, boom de la déco, du bricolage et de l’univers de la maison sont les principales raisons invoquées par le dirigeant pour expliquer cette année record et des perspectives à l’avenant pour 2022.

Rachat et perspectives

Si elles se réalisent, ce sera en tout cas sous pavillon anglais. Bigot Fleurs a annoncé son rapprochement avec le numéro 2 du secteur, l’anglais Flamingo visant le marché français, troisième d’Europe. Un rachat qui, selon Nicolas Bigot, n’est pas lié au contexte. "Ils sont venus vers nous pour nous faire cette proposition mais ils achètent déjà nos roses kenyanes depuis plus de vingt ans. Avec le contexte inflationniste, nous sommes en face de fournisseurs et de distributeurs bien plus gros que nous. Ce poids supplémentaire nous aidera à peser plus lourd, notamment sur nos fournisseurs. Aujourd’hui, nous adressons entre 25 et 30 % des besoins d’un distributeur au rayon fleurs et plante, même en cœur de marché. Demain, ce sera 100 %", ambitionne le responsable.

Le rachat vient d'être signé, mais pas question pour les actionnaires familiaux de s’effacer du jeu. "Nous restons maîtres à bord avec l’ambition de nous développer sur d’autres marchés, notamment l’Angleterre, l’Allemagne ou l’Europe de l’Est avec des pays comme la Pologne, par exemple. Avant nous, Flamingo n’avait pas de producteurs de tulipes ou de pivoines", continue Nicolas Bigot. "Son marché représente six à sept fois les 35 millions de tulipes que nous produisons par an". La PME sarthoise devrait donc rapidement étendre sa gamme avant d’engager à plus long terme des investissements pour faire pousser ses serres et son héritage.

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