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Avec la reprise du sarthois EMI, AIM se développe dans l'automobile
Mayenne # Métallurgie # Fusion-acquisition

Avec la reprise du sarthois EMI, AIM se développe dans l'automobile

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Avec l’acquisition du groupe sarthois EMI, le lavallois AIM double pratiquement de taille. Une opération qui lui permet de développer son internationalisation et de se renforcer sur le marché de la sous-traitance automobile.

Avec la reprise d'EMI, le groupe AIM compte 8 usines en Mayenne, Sarthe, Côtes-d'Armor et Roumanie — Photo : Groupe AIM

Depuis son siège de Changé, à côté de Laval, le groupe AIM (Alliance industrielle métallurgique) prend de la masse. Il a en effet intégré depuis le 31 octobre 2019 le groupe sarthois EMI, basé à Sémur-en-Vallon, à l’est du Mans. Une acquisition qui permet à AIM de changer de dimension, pour devenir un acteur industriel pesant plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et employant près de 800 salariés, hors intérimaires.

Si cette acquisition est la plus importante réalisée par AIM depuis sa création, le groupe n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Depuis près de 20 ans, il s’est développé par croissance organique et grâce à la reprise d’entreprises. Spécialiste de la transformation des métaux, AIM déploie ainsi ses savoir-faire sur quatre sites industriels en Mayenne et Côtes-d’Armor, où ses 400 salariés exécutent des tâches de découpe, emboutissage, cintrage, soudure ou encore câblage. Depuis une dizaine d’années, le capital du groupe est détenu par six personnes dont trois cadres opérationnels. Au fil des années, AIM finit donc par disposer de 40 000 m² de surfaces industrielles couvertes, lui permettant ainsi de transformer annuellement 18 000 tonnes de métal.

Avec l’acquisition d’EMI, le mayennais entend désormais inscrire l’intégration du groupe sarthois dans une stratégie de diversification de ses activités. « Il s’agit pour nous de « dévulnérabiliser » notre portefeuille, explique Thierry Pelé, directeur administratif et financier d’AIM. Nous réalisons 65 % de notre activité dans des secteurs industriels divers où nous avons une visibilité régionale et nationale. Mais 35 % de nos 58 millions d’euros de chiffre d’affaires proviennent de l’automobile, où nous avons besoin de grandir pour atteindre une taille critique et rééquilibrer ainsi le poids avec notre filière industrie. »

Internationalisation

Dans le domaine de l’automobile, le groupe mayennais est présent dans la filière anti-vibratoire en tant que sous-traitant de rang 2. Avec l’arrivée du sarthois EMI dans son escarcelle, AIM trouve dans cette opération de croissance externe une complémentarité de marchés et de métiers. Fort de 44 millions d’euros de chiffre d’affaires, le groupe de Sémur-en-Vallon est en effet positionné sur les métiers de découpe, emboutissage et traitement de surface pour l’industrie automobile. Ses 350 collaborateurs sont eux aussi répartis sur quatre usines : Metaseval à Sémur-en-Vallon, IVA à Vibraye et Dollon en Sarthe, et TDM en Roumanie.

« Notre absence en Europe de l’Est nous freinait sur l’automobile. »

« Nous n’avons aucun client en commun, car nous n’intervenons pas dans les mêmes filières. Il y a une vraie complémentarité de métiers entre les deux groupes, puisqu’AIM sous-traitait certaines tâches assurées en interne chez EMI », indique Thierry Pelé. Surtout, l’usine roumaine EMI de Brașov va permettre au repreneur de monter une marche en matière d’internationalisation, clé de sa stratégie de diversification. « Notre absence en Europe de l’Est nous freinait sur l’automobile, un périmètre mondialisé sur lequel il faut être présent au niveau européen », poursuit le DAF d’AIM. Ainsi, le Mayennais voit son chiffre d’affaires passer de 15 à 60 millions d’euros annuels sur le segment automobile, avec l’arrivée de nouveaux clients tels que Valéo, Continental ou encore NTN.

Montée en exigence

En prenant de nouvelles marques sur le marché de l’automobile, le groupe entend également grimper en exigences sur le plan industriel. « Les obligations de qualité et de flux de ce secteur vont nous permettre de faire progresser la totalité du groupe et de répondre à des impératifs plus élevés. » D’autre part, AIM va développer de nouvelles synergies entre ses différentes usines. « Nous avons l’avantage de la proximité des sites sarthois d’EMI avec la Mayenne. Nous allons pouvoir, par exemple, transférer des activités de traitement de surface en Sarthe chez IVA. Nos capacités de négociation vont également s’accroître avec nos volumes d’achats de matières premières. Bien sûr, notre nouvelle implantation en Roumanie va aussi nous permettre de décrocher des affaires qui seraient restées inaccessibles depuis la France », détaille Thierry Pelé. Pour accompagner les développements futurs, AIM prévoit déjà en 2020 des enveloppes d’investissements pour l’ensemble de ses filiales.

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