Mardi 15 mars, le Medef de la Mayenne a organisé la soirée de lancement de Family Success au centre d’affaires Le Trèfle à Laval. Avec cette chaire, l’organisation patronale entend accompagner des jeunes (et moins jeunes) qui songent à reprendre une entreprise familiale ou patrimoniale. "Lorsque vous reprenez une entreprise avec son passé, son histoire, certains choix sont primordiaux au moment de la transmission. Comment savoir quelle place adopter dans l’entreprise ? Suis-je légitime ?" Les enjeux sont ainsi résumés.
Cette première promotion compte vingt futurs repreneurs. Ils se réuniront cinq fois par an, pendant deux ans. À chaque fois, un expert invité abordera une question spécifique, qui doit "permettre de nourrir leur réflexion", expose Laurent Lairy, président d’honneur du Medef de la Mayenne, et l’un des pilotes du projet. Pour la première soirée, c’est Miruna Radu-Lefebvre, titulaire de la chaire Entrepreneuriat Familial et Société d’Audencia Nantes, qui est intervenue. À ses côtés, François et Frédéric Lucas, cédant et repreneur de l’entreprise vendéenne Arcade Cycles, ont partagé leur expérience. "Dans la transmission, il faut "tuer le père". Je l’ai fait, je vais te dire comment ça s’est passé. De tels témoignages, cela peut sembler léger, mais cela revêt en réalité une importance fondamentale", poursuit Laurent Lairy. "Les réunions auront lieu dans des bars, des endroits conviviaux, pour pouvoir finir autour d’un verre. On veut créer des groupes de copains".
De futurs patrons en baskets
"Il existe des structures d’accompagnement quand on crée une entreprise. Là, nous sommes en amont" intervient Eric Hunaut, le président du Medef. À la différence de grands groupes dont les actionnaires raisonnent en court terme, "les entreprises patrimoniales s’inscrivent dans le long terme. Quand on crée ou que l’on reprend une entreprise, il faut être un peu fou, on n’est pas conscient de tout…" D’où l’importance, selon lui, d’être épaulé dans la réflexion préalable, pour mûrir sa décision. Family success veut faire en sorte que le futur repreneur ne reste pas seul dans la décision et l’aventure entrepreneuriale qui se profile.
Les participants signent une charte, qui les engage à être assidus, à une clause de confidentialité sur les projets, et aussi… à acheter une paire de baskets Family Success qu’ils devront porter lors des réunions. La formation est gratuite, cet achat prend l’allure d’un engagement symbolique.
Ce concept existe ailleurs, mais pas sous cette forme. En Vendée notamment, un club Transmission a fonctionné toute l’année dernière. En Mayenne, le projet a été mûri depuis fin 2019 et gardé au chaud pendant les années Covid. "Nous avons retardé le démarrage parce qu’on voulait que cela se passe en présentiel", explique Laurent Lairy. Cela a donné du temps pour recenser les personnes susceptibles d’être intéressées. Dans le département, une centaine d’entreprises seront concernées par une transmission dans les prochaines années.
