À Montval-sur-Loir, dans le Sud-Sarthe, Aro Welding Technologies (500 salariés dont 300 en Sarthe) voit l’achèvement d’un plan d’investissement de 2,7 millions d’euros, comprenant de nouvelles machines et un nouveau bâtiment de logistique de 1 100 m2. Le concepteur et fabricant d’équipements et de systèmes de soudage par résistance a intégré la dernière de ses quatre nouvelles machines fin 2022. L’entreprise en a profité pour revoir ses flux et internalise un atelier de soudage de pièces en aluminium, jusqu’alors en sous-traitance. Cet investissement de 1,4 million d’euros "va nous ouvrir de nouveaux marchés", explique le dirigeant, dont les produits équipent les industries automobiles pour de grandes séries. Ses clients sont General Motors, Renault, Stellantis, BMW, Ford… "Nous venons de vendre 500 postes à Mercedes. Avant, nous n’aurions pas été concurrentiels, par rapport au coût, puisque certaines pièces étaient fabriquées en interne sur des machines vieillissantes et d’autres étaient sous-traitées à l’étranger. Désormais, nous avons réduit nos coûts, nos délais et nous pouvons produire des pièces de dimensions plus grandes".
90 % de chiffre d’affaires réalisé à l’étranger
Si 58 millions d’euros sur les 90 millions d’euros du chiffre d’affaires sont produits au siège sarthois, 90 % du chiffre est généré par des marchés à l’étranger, Aro étant présent dans une quarantaine de pays. Leader en Amérique et en Europe, Aro rencontre plus de difficultés sur le marché asiatique. Son groupe, lui-même filiale du groupe familial britannique Langley Holdings, compte onze sites dans le monde, dont trois usines : à Montval, Detroit (États-Unis) et Wuhan (Chine). Les autres sites sont des supports technico-commerciaux, voire des bureaux de représentation (un en Corée, un en cours de constitution en Italie). "La filiale de Wuhan, où travaillent 35 personnes, s’est trouvée aux premières loges pendant le Covid. Après deux années difficiles, c’est bien reparti en 2022. Nous avons quelques succès avec de nouveaux contacts chinois fabricants de véhicules électriques : Nio, dont les produits vont bientôt arriver en Europe, et Xiaomi, fabricant de téléphones qui se lance dans les voitures électriques."
Un bâtiment logistique plus moderne
Le nouveau bâtiment logistique, quant à lui, a été inauguré en décembre 2022. Le démarrage du projet avait été retardé par le Covid, "il a fallu tout reprendre à zéro en 2021", raconte Jean-Yves David. Le nouveau bâtiment vient remplacer et agrandir un ensemble de bâtiments temporaires. "L’activité devenant pérenne méritait que nous investissions dans des locaux permanents, et la rénovation thermique était nécessaire. Nous avons fait d’une pierre deux coups : nous avons monté un bâtiment plus isolé et plus grand de 250 m2, et plus haut. Il va par ailleurs être équipé de panneaux solaires". Ce bâtiment va permettre de rapatrier des stocks actuellement placés chez des logisticiens extérieurs. Il va apporter du confort aux équipes pour l’emballage et l’expédition, notamment grâce à un pont roulant et un quai de chargement. Des locaux sociaux neufs y ont également été aménagés. Coût : 1,3 million d’euros.
"Nous ne cherchons pas la croissance pour la croissance", assure le dirigeant. L’entreprise connaît une stabilité de chiffre d’affaires en 2021, 2022, et probablement 2023. L’un des enjeux du moment est de répondre aux difficultés de recrutement, pour assurer le renouvellement des équipes. "Nous avons une douzaine de postes ouverts en permanence". Handicapée par le défaut d’attractivité de son territoire rural, Aro fait valoir la grande diversité de métiers proposée au sein de l’entreprise qui maîtrise toute sa chaîne de valeur, de la conception à la vente en passant par la fabrication.
