Deux ans que le projet était dans les cartons. En août prochain, Albéa Cosmetics prendra livraison des 1 500 m² d’extension de son site de Parigné-l’Évêque. Un projet nécessitant 3 millions d’euros d’investissement, comprenant bâtiment et machines, afin d'accueillir une partie de l’activité d’assemblage de l’usine sarthoise. Un process en partie automatisé sur ce site de production de capsules et capots de flacons de parfum. « Nous consacrons chaque année 4 à 5 % de notre chiffre d’affaires aux investissements. La robotisation de certaines tâches d’assemblage est un levier pour rester compétitif », souligne Jean-René Derouet, directeur de ce site de 180 salariés.
65 millions de pièces
Évoluant dans le secteur du luxe, l’entreprise est en effet confrontée à une concurrence européenne et asiatique. Pour rester dans la course, Albéa innove. Les produits qui sortent de l’usine de Parigné-l’Évêque sont plus que de simples bouchons en plastique. « L’injection plastique reste notre cœur de métier mais aujourd’hui cela ne suffit plus pour se différencier. Nous sommes dans le luxe, il faut apporter de la sensation, du toucher », poursuit Jean-René Derouet. Ainsi, ce sont des pièces complexes qui bouchent les flacons des clients d’Albéa Cosmetics. Des systèmes de fermeture incluant des charnières, des aimants et autres pièces métalliques. Au total, 65 millions de pièces sortent chaque année des lignes, représentant 150 à 200 modèles différents. « On part d’une feuille blanche pour industrialiser le design du produit de notre client. Il faut 5 à 6 mois de développement pour arriver au produit fini », explique le directeur du site. Des capsules et autres capots de flacons fournis aux grands noms du parfum tels L’Oréal, LVMH, Cartier ou encore l’espagnol Puig (Nina Ricci).
Nouvel actionnaire français
Réalisant un chiffre d’affaires de 39 millions d’euros, l’usine de Parigné-l’Évêque fait partie des 38 sites industriels que compte Albéa Cosmétics dans le monde (dont 8 en France). Le groupe totalise ainsi 1,5 milliard de dollars de chiffre d’affaires réalisé dans la fabrication d’emballages de cosmétiques. Outre les bouchons fabriqués en Sarthe, ce sont des pompes de flacons de parfum, tubes et autres pinceaux qui sortent des ateliers d’Albéa. Fin mars, le groupe a par ailleurs quitté le giron de l’américain Sun Capital pour rejoindre le fonds d’investissement français PAI Partners. Un changement d’actionnaire sans incidence sur la stratégie des sites locaux. « Ils nous suivent dans notre croissance et nos investissements. Avec un fonds français, on peut se revendiquer 100 % made in France », sourit Jean-René Derouet. Une croissance qui passe par de nouveaux leviers. Si l’unité de Parigné-l’Évêque va poursuivre ses investissements d’automatisation, de nouveaux débouchés émergent, toujours dans le luxe. Le marché des spiritueux est ainsi étudié de près par la direction sarthoise afin de fournir des bouchons et capots de fermeture sophistiqués pour de grandes maisons. Les contacts sont en cours.
