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Tilkee, une levée de fonds pour « se donner le droit de faire des erreurs »
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Tilkee, une levée de fonds pour « se donner le droit de faire des erreurs »

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Très solide en France où la start-up réalise 80% de ses ventes, Tilkee vise désormais l’Europe. Pour s’autoriser cette aventure, l’équipe de 24 salariés (dont 10 actionnaires) s’est réunie en septembre dernier et a voté pour une levée de fonds, désormais officielle, de 3,5 millions d’euros.

— Photo : Laurent Doumergue

Le serial entrepreneur Sylvain Tillon cofondateur, président et directeur marketing de Tilkee garde le pied sur l’accélérateur. Cette start-up lyonnaise qui commercialise un logiciel SaaS pour suivre ses propositions commerciales fondée en 2012, et passée de 12 à 24 collaborateurs en un an (CA 2017 : 800K€) vient tout juste de boucler une nouvelle levée de fonds de 3,5 millions d’euros. Une somme contractée à 50% auprès d’Omnes capital, et à parts égales auprès d’Axeléo et Kreaxi.
« Nous cherchions un partenaire solide, capable de nous accompagner en cas de projets d’acquisition et nous éviter de repartir à la chasse aux fonds d’ici 2 ans ». Fort de cette manne, le cofondateur (avec Timothée Saumet, directeur général) a désormais les coudées franches pour concrétiser ses ambitions internationales.

Angela Merkel

Exit les États-Unis. Après un premier voyage à Philadelphie et une autre à New York, les deux associés ont pris leur décision. Trop compliqué. Trop risqué. Trop cher. « Et surtout des différences culturelles qu’il ne fallait pas négliger » souligne Sylvain Tillon. Cap désormais sur l’Europe « où les normes de protections des données sont uniformisées ». Objectif : « devenir n°1 d’ici 2 ans ». Une ambition qui passe forcément par l’Angleterre et de l’Allemagne. Le pays d’Angela Merkel notamment, un « pays d’ingénieurs », peut être « assez facilement séduit » veut croire Sylvain Tillon, par ses solutions qui fournissent « un tas de data ». Munich, Düsseldorf et Francfort sont les métropoles en lice pour une implantation ou une acquisition. Une chose est sûre pour Sylvain Tillon, la langue et la culture du pays ne seront pas un frein. « Nous avons recruté des collaborateurs germaniques ou anglais, techniquement, on est prêts. Il nous manquait les moyens financiers de faire des erreurs et de recommencer » indique le trentenaire.

Valorisation financière

Ce cap vers l’Europe est une étape vers une autre finalité : l’accroissement du chiffre d’affaires mensuel récurrent (CAMR). Une donnée un peu obsessionnelle pour le dirigeant qui s’explique : « la valorisation financière d’une entreprise en cas de rachat repose sur un multiple de ce fameux chiffre d’affaires mensuel ». En ce mois d'avril, Tilkee réalise à 85 000 euros de chiffre d’affaires mensuel récurrent, contre 30 000 en 2017. Et un CA annuel de 800 000 euros. Montant un peu en retard sur les chiffres annoncés il y a deux ans (1,5 M€).

Les projections tablent sur 200 000 euros de CAMR dans les 18 mois et 500 000 euros d’ici trois ans. « Le marché européen est en train de mûrir, les entreprises s'équipent » veut croire celui qui vient de publier 100 conseils pratiques pour couler sa boîte (ed. Eyrolles, avril 2018).

Iconoclaste mais les pieds sur terre, il assure que les PME et groupes en France s’attachent désormais à suivre l’efficacité des démarches commerciales pour gagner du temps. À l’image de l'un des clients de Tilkee, la marque de meubles de jardin Fermob qui a récemment nommé un directeur « de la transformation » et s'improvise volontiers ambassadeur de cette start-up.

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