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Tensions autour du redressement de Sillia VL (ex-Bosch)
Lyon # Production et distribution d'énergie # Ressources humaines

Tensions autour du redressement de Sillia VL (ex-Bosch)

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En redressement depuis mars, Sillia VL (ex-Bosch), fabricant de panneaux photovoltaïques, reste en sursis jusqu’au 14 juin. Le temps d’examiner une nouvelle offre de reprise pour le site de Lannion (Côtes-d'Armor), tandis que celui de Vénissieux paraît condamné.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Depuis le placement de l'entreprise Sillia VL (ex-Bosch) en redressement judiciaire depuis début mars, la tension qui règne au sein des deux sites de Vénissieux (130 salariés) et Lannion (Cote d'Armor, 44 salariés) ne cesse de monter. Alors que le tribunal de commerce de Lyon devait rendre son jugement mercredi 24 mai, l'administrateur judiciaire Robert-Louis Meynet (lire l'interview ci-dessous) a demandé un report le temps d'examiner une nouvelle offre de reprise pour le site de Lannion.

Retour sur les faits

Début mai, Robert-Louis Meynet, qui représente les créanciers de l'entreprise, disait « étudier, pour le site de Lannion, une offre solide » : un consortium de plusieurs entreprises destinée à produire des panneaux photovoltaïques répondant à des appels d’offres. Le repreneur principal, l'Allemand CS Wismar, imaginait pouvoir « d'ici trois ans et après réorientation de la stratégie, produire des panneaux photovoltaïques pour les particuliers », avec notamment des tuiles photovoltaïques. Mais il y a quelques jours, l'usine de Lannion a perdu - au profit de la Chine - les deux-tiers de son carnet de commande. Conséquence immédiate : le repreneur potentiel s'est désengagé. Les salariés ont alors fait appel au ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot et à son homologue à l'Economie, Bruno Le Maire.

Le DG de Bosch France à Vénissieux le 30 mai

À quelques jours de l'audience, Robert-Louis Meynet reçoit une nouvelle offre. Selon le président du tribunal de commerce de Lyon, Michel Thomas, il s'agirait de Recom Italia, lequel pourrait d'ailleurs "récupérer" l'Allemand CS Wismar pour former un consortium. « Les Allemands peuvent revenir » espère-t-il. Ce mercredi 24 mai, l'audience a été courte. L'un des représentants du personnel, Christian Marcuola (CFDT), est sorti avant la fin en claquant la porte et criant sa déception. « On n'a jamais refusé de travailler, s'il y a échec, ce n'est pas celui des salariés, on ne peut pas en porter la responsabilité. » Un autre salarié confirme : « Il ne faut pas imaginer que je rêve d'être au chômage et de toucher une prime de licenciement pour filer aux Antilles. Je vais être au chômage à 56 ans. » « Lannion pense que Vénissieux fait tout pour couler la boîte, mais nous sommes solidaires, si les salariés de Lannion peuvent être sauvés, tant mieux », précise un autre.

Selon le secrétaire du comité d'entreprise de Bosch, Marc Soubitez, le directeur général France de Bosch, Dominique Olivier, sera présent le 30 mai à Vénissieux pour réitérer ses engagements auprès de ses ex-salariés, à qui il avait promis une prime supra légale si Sillia VL s'avérait être une impasse. Selon Karine Thiebault, avocate du CE de Vénissieux, « la situation pour Vénissieux est objectivement désespérée ». Jugement le 14 juin.

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