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TakeAway vers une levée de fonds de 2,5 millions d'euros
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TakeAway vers une levée de fonds de 2,5 millions d'euros

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Le spécialiste du « doggy bag » à la française s'apprête à boucler son deuxième tour de table. Une levée de fonds qui devrait lui permettre d'abonder son besoin en fonds de roulement pour répondre à ses besoins de production croissants avec en perspective de nouveaux marchés.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Notre première levée de fonds nous avait permis de nous structurer en interne avec nos premiers recrutements et la mise en place d'un système d'information pour la gestion des commandes, des prospects et clients. Là, on va vraiment pouvoir organiser la partie production et supply chain et pouvoir voir venir », décrit Nicolas Duval, président et co-fondateur de TakeAway, créateur de packagings innovants pour le marché de la restauration et notamment du doggy bag (sac pour emporter de la nourriture).

Six mois après avoir réalisé une première levée de fonds de 500.000 euros, notamment auprès du fonds de dotation RAISE et d'un business angel local anonyme qui a pris 14 % du capital, la start-up lyonnaise souhaite aujourd'hui lever la coquette somme de 2,5 millions d'euros. « Nous cherchons la moitié du financement auprès d'investisseurs (fonds spécialisés dans la foodtech ou business angels) et l'autre moitié par effet de levier auprès des banques et de Bpifrance. On devrait être dans une répartition à 50/50 ou 60/40 », précise le dirigeant.

Un besoin en fonds de roulement important

Si l'opération financière, accompagnée par le cabinet Grant Thornton, n'est pas encore finalisée, Nicolas Duval sait parfaitement ce qu'il fera de l'enveloppe qui lui sera octroyée. « Cette levée de fonds va nous permettre d'être plus réactifs sur la partie production et de pouvoir acheter plus de matière première. Notre besoin en fonds de roulement (BFR) est important car nous avons de gros achats de matière première et des clients grands groupes qui payent généralement à 60 jours. Vous imaginez bien que lorsque l'on achète de la matière première deux mois avant, que l'on met deux autres mois pour fabriquer, on se retrouve avec un délai de 4 à 5 mois entre l'achat et l'encaissement de l'argent de nos ventes. Or quand vous achetez 15, 20 voire 30 tonnes de carton, c'est un coût. Et pour autant, ces volumes sont nécessaires pour répondre à la demande croissante de nos clients. Actuellement, nous produisons entre 100.000 et 150.000 produits par mois. D'ici à la fin de l'année, nous devrions en avoir produit 3,2 millions », argumente le président de TakeAway.

Cap sur la vente à emporter et la livraison

En plein développement, TakeAway prévoit d'atteindre 1,3 million d'euros de chiffre d'affaires en 2017 contre 300.000 euros en 2016. Une croissance exponentielle (+333 %) que la start-up lyonnaise prévoit de réaliser en grande partie grâce à deux nouveaux segments de marché : la vente à emporter et la livraison. « Depuis quatre mois, nous ne faisons plus uniquement du doggy bag pour les restaurateurs. Nous nous sommes rendus compte que nos emballages correspondaient aux besoins des professionnels de la vente à emporter et des intermédiaires qui ne font que la partie livraison, ce que l'on appelle le delivery. Pour l'instant, nous réalisons 80 % de notre chiffre d'affaires sur le doggy-bag et 20 % sur la vente à emporter mais nous avons bon espoir d'inverser la tendance et d'atteindre 50/50 dès 2017 », explique Nicolas Duval. Pour ce faire, TakeAway cible bien entendu les indépendants mais aussi les grands groupes de la vente à emporter et du delivery. « L'idée est de monter des partenariats comme nous avons pu le faire avec les 280 restaurants Courtepaille ou le réseau Memphis Coffee sur la partie doggy-bag », confie le dirigeant, qui avoue être en contact avec l'un des quatre gros acteurs du marché du delivery.

L'international dès 2017

Qui de Allo Resto, UberEats, Foodora ou Deliveroo sera le premier à signer avec TakeAway ? Réponse « dans quelques semaines », assure Nicolas Duval, qui en parallèle planche sur le développement à l'international de son entreprise. « La levée de fonds va aussi nous permettre de recruter cinq personnes pour la partie marketing et business développement à l'étranger. Nous allons commencer dès le milieu de l'année à attaquer les pays limitrophes que sont la Suisse, l'Espagne et la Belgique. Le marché de la livraison c'est 85 milliards en Europe. Si on pouvait grappiller quelques parts de marché aux acteurs de l'emballage traditionnel dès cette année ce serait bien mais on parie plutôt sur 2018 avec 5 à 10 % du chiffre d'affaires à l'export », conclut Nicolas Duval.

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