La région grenobloise est depuis plusieurs décennies un territoire attractif pour les entreprises étrangères, notamment américaines, qui emploient près de 13.700 salariés sur 130 sites. Le dernier événement en date ? L'installation à Meylan du leader américain du cloud computing, Salesforce (CA groupe : 3,5 Md$, siège à San Francisco). Le groupe a enregistré l'an dernier une progression de 35 % au niveau mondial et même de 38 % en Europe. Après l'implantation de grands groupes tels que Caterpillar, Hewlett Packard, Becton Dickinson, ou Tecumseh, Salesforce a donc implanté dans la banlieue grenobloise son nouveau centre de R & D, soit une dizaine de personnes pour l'instant. Si la direction ne souhaite pas communiquer sur le nombre de recrutements à venir ni sur le budget accordé à cette nouvelle entité, elle affirme que ses bureaux sont d'ores et déjà opérationnels et que des embauches sont prévues. « Nous nous sommes installés ici car Grenoble propose un écosystème riche en matière de technologies, d'informatique et d'innovations. Cela nous donne la possibilité de recruter de bons ingénieurs qui ont les connaissances et l'expérience souhaitées, ce qui est généralement difficile à trouver », explique Olivier Nguyen Van Tan, directeur marketing produits Europe du Sud.
La « can do attitude »
Ces atouts avaient également convaincu le leader de l'impression numérique Xerox (100 personnes à Meylan, 140.000 salariés dans le monde, CA : 23 Md$, siège à Norwalk, États-Unis), lors de son installation en... 1993 ! « Nous nous étions fixé beaucoup de critères pour choisir le site qui abriterait notre Xerox Research Center. Il fallait qu'il y ait des universités d'excellence, des compagnies et des centres de recherche d'envergure et un environnement international. La montagne a finalement été, elle aussi, un facteur d'attraction », résume Monica Beltrametti, vice-présidente du Xerox Research Center Europe. Pour l'agence de marketing et de communication Harding Marketing (CA groupe : 1,3 M$, dont 744.000 € et neuf employés à Eybens ; siège social à San José, États-Unis), c'est la présence d'une main-d'oeuvre qualifiée ainsi que la « can do attitude » qui ont pesé en faveur de Grenoble. « Nous avons été capables, en peu de temps, de trouver des ressources très qualifiées comme des web développeurs et des programmeurs qui nous ont permis d'être rapidement opérationnels », assure Stéphane Labartino, directeur général Europe chez Harding Marketing. Au final, les différences culturelles ne semblent pas être un frein pour ces sociétés américaines. « Lorsque l'on s'implante dans un nouveau pays, on doit toujours faire face à quelques différences de culture. C'est pourquoi nous avons dû prendre le temps d'expliquer et de réexpliquer les valeurs de Xerox. Mais au final, la diversité est devenue un atout », affirme Monica Beltrametti.
TERRITOIRE. Grenoble est attractive pour les entreprises américaines, notamment celles de la Silicon valley californienne. L'arrivée de Salesforce renforce ce constat.
