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Roanne : un territoire en quête d’attractivité
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Roanne : un territoire en quête d’attractivité

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Alors que plus de 3 000 emplois seront à pourvoir d’ici à 2020 à Roanne et dans son agglomération, les décideurs locaux parient sur la communication pour attirer les cadres des grandes métropoles. Une stratégie qui commence à porter ses fruits.

— Photo : Roanne

« C’est un phénix qui renaît de ses cendres ». Les mots de Guy Delorme, président de la délégation de la CCI de Roanne, peuvent sembler forts. Mais ils traduisent à merveille le vent nouveau qui souffle actuellement sur le territoire roannais. Plutôt, le vent du renouveau. « Mon sentiment est que Roanne doit devenir un satellite à part entière de l’agglomération lyonnaise. Voire se positionner comme le 10e arrondissement de Lyon. » Car avec l’ouverture de l’A89 il y a maintenant cinq ans entre Roanne et La Tour de Salvagny, puis la création de la liaison A89 / A6, inaugurée en mars 2018, les temps de parcours en voiture entre les deux villes ont été réduits de moitié.

Séduire les Lyonnais

Conscients des enjeux qui se jouent actuellement avec la perspective d’une embellie économique, les décideurs roannais ont revu leurs ambitions à la hausse. Ils comptent bien profiter de cette nouvelle liaison autoroutière et de l’attractivité lyonnaise pour vendre leurs entreprises et le cadre de vie. « Depuis un an, nous avons décidé d’accélérer notre communication sur la bonne santé du territoire », confirme Yves Nicolin, maire de Roanne et président de Roannais Agglomération. « Nous avons tout a gagner à être associés à la seule métropole internationale de la région qui est Lyon », estime pour sa part Philippe Dalaudière, président de Roannais Tourisme.

En juillet, les décideurs roannais ont également organisé un événement à la Tour Oxygène à Lyon afin d’annoncer, en grande pompe, la mise sur le marché de 2 000 nouvelles offres d’emplois dans les deux ans qui viennent. « À ces emplois s’ajoutent 1 200 autres postes à pourvoir dès à présent mais qui ne trouvent pas preneurs », rappelle Yves Nicolin. Une campagne d’affichage dans le métro lyonnais était également prévue en novembre.

La fin d’une spirale négative ?

« Les gens sont restés bloqués sur l’image d’une agglomération en déclin économique qui a souffert de plans sociaux successifs (dans le textile et l'armement, NDLR) », poursuit l'édile roannais. « Or ce n’est plus le cas du tout. Il faut le faire savoir et pour cela nous avons besoin de communiquer massivement. » Si aujourd’hui, cette communication est ciblée sur la capitale régionale, l’édile roannais se projette bien plus loin : « Nous avons choisi de communiquer en priorité à Lyon parce que nous avons une grande proximité avec la métropole lyonnaise. J’appelle ça la théorie du papillon de nuit. Nous allons vers ce qui brille. Bien sûr, demain, il faudra viser Paris. C’est un objectif mais n’allons pas trop vite en besogne car communiquer dans la capitale, sur la durée, est très coûteux. »

À l’image du président de Roannais Agglomération, les décideurs locaux attendent donc leur heure et savourent, pour le moment, ce qui s’apparente à une réelle embellie. Car il y a des signes qui ne trompent pas. Le recul du taux de chômage local à 8,4 %, selon les derniers chiffres Pôle Emploi, en est un. Le plan de recrutement du fabricant de blindés Nexter, qui n’avait pas recruté depuis quarante ans et prévoit plus de 200 embauches, en est un autre. Il y a aussi Refresco, premier fabricant européen de jus de fruits, et AC Environnement, leader français du diagnostic immobilier, qui recrutent en nombre. Ou encore le groupe SFAM, société française de courtage spécialisée en assurance mobile et multimédia, qui emploie 470 personnes à Roanne et prévoit de doubler ses effectifs, tout en construisant un bâtiment de 25 000 mètres carrés.

« Le Roannais est dixième sur 52 bassins d’emploi en nombre de déclarations préalables d’embauches en région Auvergne-Rhône-Alpes, avec une augmentation de 30 % de ce nombre entre 2017 et 2018. Et les choses s’annoncent extrêmement prometteuses », annonce Yves Nicolin, qui attribue cette belle dynamique au travail de fond mené depuis de longues années. « Il est clair que nous sommes en train de sortir définitivement de cette spirale négative parce que nous avons su investir, même en temps de crise, que ce soit dans l’hôpital, les loisirs, le centre pénitentiaire, l’enseignement supérieur. Et bien sûr toutes les infrastructures routières telles que l’autoroute A89, qui changent aussi la donne. »

Finalement, comme le souligne le président de la délégation de la CCI de Roanne, Guy Delorme, « la communication n’est que la partie immergée de l’iceberg. Nous en avons tellement bavé que désormais on ne va pas dire que l’on boit du petit lait, mais cela prouve qu’il peut y avoir une belle dynamique à Roanne. »

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