La Région vient de présenter son "Plan de transformation numérique des entreprises". Concrètement, qu'est-ce que cela signifie ?
Juliette Jarry : Il s'agit d'une opération menée en coopération avec les chambres consulaires et de métiers, les syndicats patronaux et les filières via les pôles et clusters. Nous nous sommes aperçus collectivement que certaines actions tournées vers les dirigeants les incitant à digitaliser leur entreprise, avaient peu de visibilité, voire de lisibilité. Pour beaucoup d'entre eux, les notions d’intelligence artificielle ou de blockchain demeurent complètement abstraites. On veut donc démystifier ce terme un peu flou de de « transformation numérique ».
Démystifier… cela sera-t-il suffisant pour les inciter à passer à l'action ?
J.J : Sans doute pas ! Un chiffre doit nous faire réagir : dans trois ans, une entreprise sur cinq va disparaître si elle n’accélère pas sa transformation digitale. Notre rôle est d’aider les dirigeants à lever les premiers freins avec un outil conçu pour eux : masolutionnumérique.fr. Il s’agit d’une plateforme regroupant tous les thèmes touchant à la vie "numérique" de l’entreprise : de la gestion de sa e-réputation jusqu’à l’optimisation de sa veille concurrentielle en passant par l’appui pour créer une newsletter. Ensuite le dirigeant est accompagné par un effet entonnoir vers ce qu’il recherche, jusqu'au contact direct d'un "véritable" interlocuteur.
Concrètement, quel budget accordez-vous à la transformation numérique des entreprises ?
J.J : Nous consacrons sur 2018 la somme de 54 millions d’euros, dont 30 millions d’aides directes sur l’investissement productif. Nous abondons aussi à hauteur de 15 millions d’euros au prêt croissance de Bpifrance, dipositif lui-même doté de 75 millions d’euros pour financer l'accélération numérique. Enfin, nous allouons 9 millions d’euros au Programme Investissement d’Avenir ("PIA3") de l’État. Aujourd’hui, quelques 1 000 entreprises sont accompagnées par des structures chapeautées par la Région. Demain, grâce à notre collaboration avec les chambres, on vise 40 000 entreprises accompagnées chaque année.
