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Ninkasi : « Nous avons investi 1,8 million d’euros sur notre site de Tarare »
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Christophe Fargier fondateur de Ninkasi Ninkasi : « Nous avons investi 1,8 million d’euros sur notre site de Tarare »

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Christophe Fargier, 47 ans, est le fondateur du brasseur lyonnais Ninkasi. Avec un réseau de 17 établissements (dont qui trois viennent d’ouvrir), l’enseigne connait une forte croissance, de l’ordre de 20 à 30 % chaque année. Elle devrait sortir un whisky prochainement après avoir lancé l’an dernier une nouvelle gamme de bières.

— Photo : Ninkasi

Le Journal des Entreprises : Avec trois nouvelles ouvertures à Tigneu-Jameyzieu, Champagne-au-Mont-d’Or et à Vaise, le réseau Ninkasi compte désormais 17 établissements (dont 11 en propre) dans la région. Quelle est votre stratégie de déploiement ?

Christophe Fargier : Sur les prochaines années, nous allons renforcer ce réseau, à raison de 5 à 10 ouvertures par an. Mais nous préférons ne pas trop sortir de notre périmètre régional. Nous visons ainsi des implantations locales, en particulier sur Clermont-Ferrand et Grenoble où nous avons trouvé des emplacements. Les négociations sont en cours. Nous sommes par ailleurs toujours en réflexion sur notre projet polonais (établissement de 2 000 m² à Katowice, Ndlr) pour lequel le bail est prêt. Reste à le signer. Il s’agit du seul projet d’implantation en dehors d’Auvergne-Rhône-Alpes. Il mérite encore réflexion, mais si nous confirmons notre intérêt, l’ouverture se fera en 2021 pour un investissement global de 2,5 millions d’euros.

Vous lancez plusieurs nouveaux produits, dont un whisky maison de 3 ans d’âge qui sera disponible en fin d’année. Qu’en attendez-vous en termes de revenus ?

C. F. : Ces revenus seront modestes dans un premier temps. De fait, nous visons un lancement en petite série, de l’ordre de 1 000 à 5 000 bouteilles pour ce whisky et ce afin de ne pas trop entamer nos stocks. Mais c’est un produit différenciant qui peut attirer une clientèle nouvelle. Dans la même optique, nous allons proposer un soda tonic ainsi qu’un gin maison à l’automne. Sur les bières, nous avons sorti une gamme découverte l’an dernier que nous devrions enrichir. Nous avons d’ailleurs effectué des travaux pour 1,8 million d’euros sur notre site de production de Tarare afin justement d’augmenter nos capacités de production. Nous sommes ainsi équipés d’une nouvelle chaine d’embouteillage et avons agrandi notre salle de brassage, ajouté des cuves de fermentation et avons investi dans de nouveaux systèmes de filtration.

« Cette hausse d’activité nous fait consommer beaucoup de ressources. »

Vous visez en 2018 une croissance record de plus de 30 % avec un CA à 22 millions d’euros (contre 16 millions en 2017). Redoutez-vous un risque de surchauffe ?

C. F. : Pour accompagner cette croissance, nous avons fait appel à de nouveaux investisseurs en 2017 et sommes toujours suivis par nos banques. Mais il est vrai que cette hausse d’activité nous fait consommer beaucoup de ressources. Nous réfléchissons d’ailleurs à préparer une nouvelle levée de fonds d’ici 2 à 3 ans. Surtout, nous aimerions pouvoir solliciter nos clients comme l’a fait l’an dernier le brasseur écossais BrewDog, lequel a pu lever quelque 25 millions de livres auprès de son réseau de consommateurs. Mais en France, la réglementation actuelle ne nous permet de faire ce type d’opération. C’est dommage.

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