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MyCo, la coopérative digitale qui permet de contrôler ses données
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MyCo, la coopérative digitale qui permet de contrôler ses données

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Arnaud Blanchard, ingénieur passé par des grands éditeurs tels Cognos, SAS Institute ou Oracle, a créé, à Lyon, l'entreprise MyCo aux côtés de Michel Garcia, PDG du groupe Everial, spécialisé dans la dématérialisation de documents.

— Photo : MyCo

L'entreprise

Fondée en 2016 à Lyon et née d’une idée de Michel Garcia et Arnaud Blanchard, MyCo marche sur deux jambes : une coopérative et sa filiale, une SSII. La première est statutairement invendable et inaliénable. C’est elle qui « possède » les données des usagers, qui sont aussi des sociétaires, acceptant de payer au minimum 10 euros pour préserver leurs données. Pour devenir sociétaire, il suffit d’acquérir une voix (10 € la part), le nombre de parts vendues uniquement à des personnes physiques ne pouvant excéder 500. « Même si Mark Zuckerberg (fondateur de Facebook, NDLR) voulait nous acheter, il ne pourrait pas ! » plaisante Arnaud Blanchard.

L’autre « jambe » est une SSII nommée Dev & Go. Cette structure juridique indépendante de la coopérative porte les investissements technologiques onéreux. Elle a levé un million d’euros, en 2017, auprès d’industriels lyonnais et de Bpifrance. Et entend réitérer cet hiver en réunissant entre 1,5 et 5 millions d’euros, si possible auprès d’institutionnels (tels la Caisse des Dépôts) sensibilisés à la protection des données sur les questions de santé, d’environnement, d’énergies, ou de transports.

Le concept

MyCo repose sur une idée simple : redonner le pouvoir à l’internaute. Via, là encore, deux « piliers ». Le premier, un navigateur qui remplace Chrome, Safari ou Edge, et permet une navigation totalement ouverte (on s’amuse alors à observer en temps réel le nombre et les noms des « espions » qui traquent notre navigation), soit protégée (on choisit le degré d’intrusion), soit totalement invisible. « Les marques payent pour accéder aux données mutualisées et anonymisées ou pour une mise en relation sous contrôle » indique Arnaud Blanchard, décrivant le modèle économique de MyCo. Ainsi, 60 % du CA généré de la sorte par l’action des sociétaires, leur sont versés sous forme de rémunération, tandis que les 40 % restants financent la R&D. Les résultats annuels sont ensuite redistribués aux sociétaires sous forme de dividendes.

L’autre pilier de MyCo est une plateforme d’échange, de mails, de chats, de photos, documents, cagnottes. Sorte de « tout-en-un » made in Lyon.

Les perspectives

Grâce à la future levée de fonds, la coopérative espère passer d’une communauté de 2 000 personnes à 10 000 sociétaires fin 2018, puis 300 000 en 2020 en France. L’enjeu : susciter l’adhésion grâce à une campagne de communication digitale et le déploiement de la coopérative dans les pays francophones, Canada, Suisse et Belgique en priorité. Le déploiement technologique porté par la levée de fonds doit permettre, d’ici deux ans, de faire en sorte que les données de M. X sur Facebook, ou autre réseau social, soient stockées chez MyCo. À Lyon et en région, des élus qui suivent de près les enjeux digitaux ont déjà été séduits par le projet.

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