MND procède à une augmentation de capital pour accélérer son déploiement
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MND procède à une augmentation de capital pour accélérer son déploiement

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Le spécialiste savoyard de l'aménagement en montagne - qui vient de lever 6 millions d'euros par placement privé - promet de doubler son chiffre d'affaires d'ici à 2020. Et assume pour cela une politique d'expansion tous azimuts, des États-Unis à la Chine.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Une stratégie qui tient en une phrase. « Nous voulons conquérir tous les sommets du globe ! ». Pour Xavier Gallot-Lavallée, héritier de ce groupe savoyard qu'il dirige depuis 1999, spécialisé dans l'aménagement de la montagne (remontées mécaniques, canons à neige, équipements de sécurité, etc.), « MND doit être partout ». « Nous avons aujourd'hui les moyens de doubler notre volume d'activités d'ici trois ans. Notre objectif : générer un chiffre d'affaires à 150 millions d'euros en 2020 », assure-t-il posément. Et de promettre dans le même temps pour cette PME de 370 salariés, 150 embauches supplémentaires, dont une centaine à Saint-Hélène-du-Lac, son site historique près de Chambéry. Le reste des troupes attendues rejoindront sa filiale chinoise, dont MND est actionnaire à 80 %.

JO d'hiver 2022

Une entité créée il y a quelques mois sous la forme de co-entreprise avec le groupe local China Coal. Là, à moins de 200 kilomètres de Pékin et à quelques encablures des futurs sites olympiques des JO d'hiver de 2022, MND, acronyme de Montagne Neige Développement, a décroché en février une première commande de 110 millions d'euros. Un contrat en or courant sur quatre ans pour l'aménagement d'une station de ski locale, baptisée Snowland. Complété en avril par la signature d'un partenariat d'un montant de 50 millions d'euros avec la station de ski voisine de Wanlong, « Nous sommes sur un trend de croissance très fort à l'international, en Asie bien sûr avec les JO 2022 en ligne de mire. Mais aussi aux Etats-Unis où nous avons doublé notre CA en 2016 », confirme son dirigeant.

" Made in France "

C'est précisément pour soutenir cette croissance que le groupe vient de procéder à une augmentation de capital par placement privé. 6 millions d'euros ont été levés en juin auprès d'acteurs institutionnels, soit 10 % du capital social de MND. Une enveloppe qui donne à la structure, analyse-t-on en interne, « une flexibilité accrue pour mener l'industrialisation nécessaire, et saisir davantage d'opportunités commerciales, notamment sur le continent asiatique ». Une posture assurément offensive pour MND qui vient de générer un CA global à 76,2 M€ (+ 15 % en croissance organique). « Face à nos concurrents comme l'Isérois Poma (CA : 285 M?), nous travaillons pour acquérir des positions de leaders sur des nouveaux marchés ». Partout où la montagne se développe - en Chine mais aussi en Europe de l'est, en Scandinavie, en Asie centrale - le Savoyard pose ainsi ses jalons. En tout, MND est présent aujourd'hui sur une cinquantaine de pays et dispose de 8 filiales. Son atout majeur : jouer la carte du "made in France". « Notre principal site de production est en Savoie. D'un point de vue industriel et capitalistique, nous sommes le seul aménageur de montagne 100 % tricolore », se targue-t-il alors que Poma est tombé en 2000 dans l'escarcelle de l'italien HTI.

Appétit d'ogre

Autre ligne de force : une offre dite "globale" sur la montagne. « C'est le résultat de notre stratégie entamée en 2013 lors de notre entrée en Bourse, sur Euronext », rappelle Xavier Gallot-Lavallée. Du transport par câbles toutes saisons (hiver comme été) aux télécabines, en passant par des solutions d'enneigement et le transport urbain... Le groupe est désormais sur tous les créneaux du secteur. « Le loisir outdoor (via ferrata, parcs aventures, etc.) est aussi un pôle de croissance important pour nous. Cette diversification a marqué l'histoire du groupe ». Car en moins de vingt ans, MND aura complètement changé de périmètre. Quand il reprend l'entreprise, créée par son père qui décède brutalement en 1999, Xavier Gallot-Lavallée est en effet le seul et unique salarié à temps plein de la structure. « Nous étions une micro société spécialisée dans la sécurité en montagne. Il a fallu grossir d'un coup », se souvient-il. Ce tournant s'opère avec le rachat 5 ans plus tard de TAS, leader des systèmes de prévention d'avalanches. Une entreprise huit fois plus grosse que la sienne. Puis suivent d'autres acquisitions. Une quinzaine en dix ans. « Nous n'avons jamais cessé de grossir ». Au point de devoir au tournant des années 2014/2015, opérer une profonde rationalisation de son organisation. « Nous avons dû restaurer notre rentabilité, ce qui est chose faite sur les deux derniers exercices », commente fièrement le P-dg. « Et visons pour les années à venir un résultat opérationnel courant représentant 8 à 10 % du CA ».

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