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Medtech : Magnisense lève 5 millions d'euros pour développer son test d'urgences cardiaques
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Medtech : Magnisense lève 5 millions d'euros pour développer son test d'urgences cardiaques

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Grâce à sa technologie basée sur les nanomatériaux magnétiques, la medtech Magnisense, installée à Paris et Dardilly (Rhône), lance un outil de diagnostic d'urgence des maladies cardiovasculaires pour les médecins. Après avoir levé 5 millions d’euros fin octobre, elle entend développer de nouveaux tests, viser l’Europe et, d’ici trois à quatre ans, s’attaquer à la vente en BtoC.

— Photo : Magnisense

Medtech ultra-pointue, Magnisense, dont le siège social est à Paris et les laboratoires techniques (35 salariés, CA : NC) situés à Dardilly, près de Lyon, vient de lever 5 millions d’euros. Quatre nouveaux actionnaires font leur arrivée au capital de la société innovante qui conçoit, fabrique et commercialise les tests d’analyse d'urgences cardiaques, dont le fonds d’investissement belge Meusinvest. « C'est le premier fonds à rentrer dans le capital, témoigne Lyse Santoro, directrice générale de Magnisense. Il va participer au lancement de la commercialisation en Belgique, Suisse et quelques pays européens, très matures en matière d’urgence. »

Analyser le sang en 15 minutes

Les tests d’analyse d'urgence cardiaque de Magnisense, MiAG® (abréviation de « mobile diagnostic »), sont élaborés à partir d'une technologie "maison" basée sur les nanomatériaux magnétiques. Pour l’heure, deux tests sont lancés sur le marché en direction des professionnels de santé : l'un décelant l’urgence cardiaque et l’infarctus du myocarde, l'autre détectant l’insuffisance cardiaque aiguë.

MiAG se présente sous forme d’un boîtier dans lequel on glisse un échantillon de sang. L’appareil analyse les biomarqueurs et peut livrer un résultat annoncé comme « fiable » en 15 minutes dans un contexte de mobilité : en marchant, en roulant, dans un hélicoptère, sur un trottoir… Une innovation technologique et aussi sociétale, collant au Plan santé du gouvernement pour tendre vers une médecine de proximité.

Garder la main sur l'industrialisation

Les tests développés par cette PME née il y a dix ans font donc gagner du temps « homme », en s’appuyant sur une vingtaine de brevets dans cinq familles différentes. « Il a été très compliqué de développer ce type de produits, de passer de grosses chaînes de traitement à de très petits objets mobiles et pratiques », décrit Lyse Santoro, normalienne passée par l’industrie (bioMérieux, Pharnext, Ipsen), le gouvernement (cabinet du ministère de la Recherche entre 2002 et 2004) puis Magnisense en 2012.

À Dardilly, le laboratoire de 1 000 m² accueille les équipes R&D, la conception, les biologistes, les physiciens (instrumentation, conception, électronique, magnétométrie) et les développeurs. Si la start-up fait produire une partie des composants à l’extérieur par des prestataires locaux, elle assure la majorité de l’industrialisation et garde la main sur le contrôle qualité, le conditionnement et le stockage à Dardilly.

Glisser vers le BtoC

Après la commercialisation auprès des professionnels, MiaG glissera « assez vite vers un marché BtoC avec une version pocket », annonce Lyse Santoro. D’ailleurs, ses équipes de R&D planchent sur un concept proche de celui des machines Nespresso : un seul boîtier avec des consommables - des tests dédiés à différentes urgences et reconnaissables via des codes couleur.

Un troisième test sera lancé en début d’année pour diagnostiquer le risque hémorragique. Une dizaine d'autres (urgences infectieuse, gastro-hépatologique...) devrait être mis en vente par Magnisense d’ici trois ou quatre ans.

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