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Marché américain : Saint-Jean Industries subit la pression des fournisseurs d’aluminium
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Marché américain : Saint-Jean Industries subit la pression des fournisseurs d’aluminium

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Porteur de solutions technologiques et innovantes pour l’automobile, l’aéronautique et l’industrie, Saint-Jean Industries (2 500 salariés ; 400 M€ de CA) a dû revoir son circuit d’approvisionnement en aluminium suite la taxation des importations mises en place par Donald Trump. Hervé Vericel, directeur commercial du groupe basé à Saint-Jean d'Ardières (‎Rhône), explique les conséquences en bout de chaîne.

— Photo : DR

« Nous avons un site aux États-Unis qui s’approvisionne en aluminium mais nous n’avons pas été directement touchés par la décision de Trump de taxer les importations. Ce sont nos fournisseurs américains qui s’approvisionnent en aluminium en dehors des États-Unis et notamment en Argentine qui ont été impactés et qui nous ont informés qu’ils n’étaient plus en mesure de nous fournir. Dès l’annonce faite par le gouvernement Trump, les livraisons se sont arrêtées. Nos fournisseurs n’avaient plus le droit d’importer d’aluminium. Nous avons donc dû gérer cela avec nos autres fournisseurs présents au Canada et aux États-Unis qui, eux, avaient la capacité de nous dépanner. Bien entendu, comme nous les prenions un peu de court, ils ne nous ont pas proposé les mêmes prix attractifs que les fournisseurs que nous avons perdus. Nous avons donc dû payer l’aluminium plus cher.

La difficulté pour un équipementier automobile de 2 500 salariés comme Saint-Jean Industries, c’est que nous n’avons pas la puissance des grands constructeurs automobiles. Nous sommes donc pris entre ces grands constructeurs et les gros fournisseurs d’aluminium comme Alcan, Alcoa ou Rio Tinto, qui n’hésitent pas à nous mettre la pression sur les prix. Heureusement, dans notre métier, l’évolution du prix de l’aluminium est contractuelle. Nos clients constructeurs savent que tous les trois mois, nos prix sont recalculés, à la hausse ou à la baisse, en fonction de l’évolution des prix de l’aluminium. La difficulté, c’est que nous ne pouvons répercuter cette hausse du prix de l’aluminium que trois mois après. Ce qui nécessite d’avoir de solides fonds propres pour passer ce gap. »

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